Par Pierre-Henri Zaidman
Né le 22 mars 1832 à Thulin (Belgique) ; domicilié 12, rue de la Paix (XIVe arr.) ; ouvrier tanneur puis musicien ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.
Fils d’un journalier puis cabaretier, Louis Chrétien se maria en Belgique en 1858, il avait quatre enfants. Il avait été condamné, le 20 janvier 1869, à quinze jours de prison pour coups et outrages à agent et le 2 septembre 1869, à deux mois pour coups et rébellion.
Pendant le Siège de Paris, il s’engagea comme musicien dans la 1ère compagnie du 243e bataillon de la garde nationale ; après le 18 mars 1871, selon les témoignages il resta « toujours en tenue d’officier » ; au début de l’insurrection, il tira sur un factionnaire et fut emprisonné quinze jours ; il vécut ensuite « de vol et de pillage » et était souvent ivre. Le 23 mai, il participa au combat devant son domicile, puis sa femme lui apporta des « habits de bourgeois » et cacha son arme. Fait prisonnier, le lendemain, il fut écroué à Versailles.
Lors d’une corvée au camp des Matelots, avec la complicité d’ouvriers belges, il s’évada et se cacha, le 19 août 1871, 136, avenue d’Orléans, à Paris, XIVe arr., au nouveau domicile de sa femme ; on le retrouva dans un placard. Le commissaire du gouvernement le qualifia « dangereux au plus haut point ». Le 4e conseil de guerre le condamna, le 5 mars 1872, à la déportation simple et à la dégradation civique ; son recours en grâce fut rejeté le 31 juillet suivant. Détenu à Quelern, il partit de Brest le 8 mai 1873 par le Calvados (matricule 2115) pour arriver à l’Ile des Pins le 3 octobre suivant. Débarqué à Nouméa le 28 février 1874, il fut autorisé définitivement à y séjourner le 9 avril suivant. Il fut renvoyé à l’Ile des Pins, le 11 mai 1875, pour ivresse et insultes à un gendarme, sa peine lui fut remise le 15 janvier 1879 sous condition d’expulsion du territoire français, et il rentra par le Navarin.
Sa nationalité belge est contestée puisqu’il ne figure pas sur les listes des Belges condamnés pour participation à la Commune de Paris, dressées par le ministère des Affaires étrangères de Belgique.
Par Pierre-Henri Zaidman
SOURCES : Arch. Min. Guerre Gr 8 J 116 (326). — Arch. Nat., BB 24/746. — ANOM H 75. — F. Sartorius, J.-L. De Paepe, Belges ralliés à la Commune de Paris, Bruxelles, Ferraton, 1985.