LANSKIN Auguste, Adrien

Par Renaud Poulain-Argiolas

Né le 12 février 1804 à Versailles (Seine-et-Oise, Yvelines), mort le 21 février 1878 à Paris (Xe arr.) ; armurier, puis cheminot du Paris-Orléans ; révolutionnaire de juin 1848.

Prisonniers transférés de la prison Mazas vers Belle-Îsle le 23 octobre 1850. Auguste Lanskin est le 44e sur la liste.
[Gazette des tribunaux, octobre 1850]

Né le 22 Pluviose an XII au 12, rue Satory à Versailles, Auguste Lanskin était le fils d’Adrien, Joseph Lanskin, armurier originaire de Maubeuge (Nord), et de Louise, Julienne Romain, née à Mantes (Seine-et-Oise, aujourd’hui Mantes-la-Jolie, Yvelines).

Tout comme son père et son grand-père Laurent Lanskin, il exerça le métier d’armurier. Son nom est parfois orthographié par erreur Laskins. De source familiale, il était domicilié en juin 1816 à Versailles et travaillait à la Manufacture d’armes de Versailles. Il y aurait travaillé jusqu’à la fermeture en 1818. En janvier de la même année, il figurait sur le contrôle nominatif des ouvriers de la manufacture en tant qu’apprenti monteur.

En mars 1828, Auguste Lanskin épousa Françoise, Augustine Lalbin avec qui il eut neuf enfants. Deux d’entre eux deviendront cheminots : Auguste, Narcisse, né en 1832, et Edmond, Jules, né en 1836.
Il travailla par la suite comme mécanicien du chemin de fer Paris-Orléans. En juin 1848, il aida François Laperche à bloquer les voies, pour favoriser l’insurrection à Ivry.
Plusieurs journaux se firent l’écho de son procès. Le 2e conseil de guerre jugea Auguste Lanskin en mars 1849 pour avoir pris part à l’insurrection de juin 1848. Selon Le Moniteur Universel, on lui reprochait d’avoir placé sur les voies de chemin de fer deux locomotives destinées à freiner l’arrivée des troupes envoyées à Paris par le gouvernement. Il avait été vu accompagné d’une quinzaine d’hommes armés de fusils et de pistolets, faisant le trajet de Paris à Étampes en locomotive pour repérer la position des troupes. À Choisy-le-Roi, lui et ses compagnons aperçurent le 4e régiment de ligne charger des armes dans un train à destination de Paris. Ils firent machine arrière jusqu’aux fortifications parisiennes, sciant des ponts et faisant des barricades pour encombrer la voie. Ces obstacles retardèrent les 4e et 21e régiments de ligne, qui durent prendre une autre direction pour atteindre la capitale.

Le conseil de guerre condamna Auguste Lanskin à cinq ans de prison, à la majorité de 4 voix contre 3, qui avaient souhaité que sa peine fût de 10 ans.
Le 23 octobre 1850, il était transporté avec 60 autres prisonniers depuis la prison du boulevard Mazas vers Belle-Isle (Belle-Île-en-Mer), aménagée pour recevoir les détenus politiques.

Auguste Lanskin mourut en 1878 au 40, rue Bichat, à l’hôpital Saint-Louis. Il était alors veuf et domicilié au 96, rue Mouffetard à Paris.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article5556, notice LANSKIN Auguste, Adrien par Renaud Poulain-Argiolas, version mise en ligne le 10 juin 2021, dernière modification le 24 juin 2022.

Par Renaud Poulain-Argiolas

Prisonniers transférés de la prison Mazas vers Belle-Îsle le 23 octobre 1850. Auguste Lanskin est le 44e sur la liste.
[Gazette des tribunaux, octobre 1850]

SOURCES : Arch. Nat., BB 24 361 à 368. — Arch. Dép. Yvelines, Registres paroissiaux et d’état-civil de Versailles, Naissances, 1803-1804, Acte n°231, 1112635. — Arch. mun. Paris Xe arr., 1878, Décès, Acte n°764, V4E 3755. — Gazette des tribunaux, 9 mars 1849 ; 25 octobre 1850. — Le Moniteur Universel, 11 mars 1849. — Archives familiales. — Notes de P.-J. Derainne.

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