CLAMOUSE Pierre, Henri

Né le 1er septembre 1830 à Saint-Affrique (Aveyron) ; mort le 2 juin 1884 à Paris (XIe arr.) ; menuisier modeleur établi à son compte ; membre de l’Internationale ; communard.

Pierre Clamouse, de religion catholique, savait lire et écrire. Il habitait Paris où il possédait une maison, 75, rue du Faubourg-du-Temple, Xe arr., était marié, père de deux enfants. Il faisait partie du Comité de Vigilance qui s’installa à la mairie du Xe arrondissement, le 4 septembre 1870.
En tant que délégué des vingt arrondissements, il fut un des signataires de l’Affiche rouge du 6 janvier 1871, proclamation au peuple de Paris pour dénoncer « la trahison » du gouvernement du 4 septembre et pour mettre en avant trois mots d’ordre : Réquisition générale, rationnement gratuit, attaque en masse. Elle se terminait par ces mots : « Place au peuple ! Place à la Commune ! » Voir Ansel.
Pierre Clamouse intervint à la réunion du Conseil fédéral des sections parisiennes de l’Internationale tenue le 1er mars 1871. Sous la Commune de Paris, il entra comme simple garçon de bureau au ministère de l’Intérieur, place Beauvau. Le 2 avril, Cournet, membre de la Commune et délégué à l’Intérieur, chargea Pierre Clamouse d’aller prendre possession des bureaux du ministère de l’Intérieur, rue de Varennes (VIIe arr.), et de faire l’inventaire de tout ce qu’ils contenaient. Il avait en outre qualité de commissaire de police dans les magasins centraux du ministère de la Guerre qui se trouvaient quai d’Orsay. On lui reprocha des arrestations.
Arrêté le 22 mai, détenu à Satory jusqu’au 30, relâché, arrêté à nouveau le 19 juin, Pierre Clamouse fut condamné, le 29 septembre 1871, par le 3e conseil de guerre, à dix ans de travaux forcés. Il n’avait encouru auparavant aucune condamnation.
La peine de Clamouse fut commuée, le 3 février 1872, en dix ans de réclusion, et, le 29, il entrait à la prison de Nîmes où il travailla comme menuisier et fit preuve de « sentiments de repentir et de soumission ». Le directeur de la prison écrivait à son sujet, le 12 août 1877, dans une proposition spéciale de grâce en sa faveur : « Nous n’avons aucune crainte d’affirmer que le besoin d’une régénération complète, du repos et du calme, a seul pris place dans cette nature que des influences pernicieuses ont pu un instant égarer, mais qui ne s’est pas laissé pervertir et que la dureté du châtiment infligé n’est même pas parvenue à aigrir. » Pierre Clamouse bénéficia peu après — 5 novembre — d’une remise d’un an. Il continua « à entretenir des relations très suivies avec sa femme » dont on avait dit au temps de la Commune qu’elle était « plus exaltée que lui », et à se faire remarquer par son « excellente conduite ». Le directeur fit à nouveau un très bon rapport à son sujet en juin 1878, et, le 8 août suivant, Pierre Clamouse fut gracié.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article55578, notice CLAMOUSE Pierre, Henri, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 30 juin 2020.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/730, n° 4392. — Les Séances officielles de l’Internationale à Paris pendant le Siège et pendant la Commune, op. cit. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable