Par Pierre Vincent
Né le 1er mars 1937 à Toulouse (Haute-Garonne), mort le 8 mars 2010 à Toulouse ; cheminot conducteur de route ; responsable régional et national CGT des agents de conduite ; responsable fédéral des conditions et de la réglementation du travail (1969-1987).
Fils unique d’un père employé de commerce qui le laissa orphelin en 1941 et d’une mère couturière, Pierre Lapeyre, orphelin de père en 1941 intégra la SNCF le 1er octobre 1951 comme apprenti au dépôt de Toulouse.
À la fin de sa période de formation, il devint ouvrier professionnel et le resta jusqu’à son départ au service militaire en 1957. À son retour, en septembre 1959, il fut affecté à l’atelier Diesel du dépôt de Toulouse. En 1962, il passa au service roulant et termina sa carrière au grade de conducteur principal.
Vers 1953, Pierre Lapeyre rejoignit la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC). En 1955, il était responsable fédéral de la JOC de Toulouse-Nord-Rive gauche. Il créa un groupe au dépôt et lança un Journal pour le soldat qui parut plusieurs années. S’ajoutant au contact avec des militants, cette activité au sein de la JOC facilita son engagement au plan syndical. Il rejoignit la CGT en 1956, avant son départ au service militaire.
Il enchaîna plusieurs responsabilités dans les organismes techniques des agents de conduite et occupa diverses fonctions de représentation dans ces catégories. Il prit ainsi en charge le comité technique Agents de conduite (ADC) du secteur de Toulouse, et en garda la responsabilité de 1967 à 1975. Il fut également membre des organismes ADC dans la Région du Sud-Ouest, notamment de 1969 à 1978 au sein du comité du travail. En 1975, il fut élu au collectif national ADC et y restera jusqu’à sa retraite en 1987. Au départ de Jean Canal du secrétariat général du syndicat de Toulouse, il en assuma la direction jusqu’en 1973.
À partir de mars 1977, il commença à siéger à la commission mixte du statut pour les questions de réglementation du travail. Jusqu’en février 1987, il fut un des interlocuteurs majeurs au sein de la délégation CGT. De 1979 à 1980, il fut vice-président de la commission nationale mixte pour l’application de la réglementation du travail. Élu au comité d’entreprise de Toulouse en 1984, il présida la commission Conditions de travail du comité central d’entreprise jusqu’en 1987. Responsable de la commission fédérale des conditions de travail, connaissant parfaitement les dossiers, Pierre Lapeyre permit à la CGT de jouer un rôle majeur dans les négociations paritaires. Sensible, il sut aussi dépasser certaines attitudes sectaires que lui valait, parfois, l’originalité de son parcours personnel.
Il adhéra au PCF en 1977 et le quitta en 1994.
Pierre Lapeyre poursuivit, au-delà de son départ en retraite, son activité fédérale pour donner aux élus les bases d’une bonne connaissance sur les conditions de travail (édition d’un répertoire des questions traitées). Au sein de l’Institut d’histoire sociale CGT de Midi-Pyrénées comme à celui des cheminots, il apporte son savoir et sa capacité de travail.
Il a également des responsabilités au sein de l’Union artistique et intellectuelle des cheminots français.
Marié à Touch (Haute-Garonne en avril 1964 avec Gisèle Pee, secrétaire, ils eurent deux enfants.
Par Pierre Vincent
SOURCES : Arch. PPo, SNCF S28. — Notes de Marie-Louise Goergen. — Renseignements communiqués par Pierre Lapeyre.— Etat civil.