Né le 12 février 1832 à Lesparre-Médoc (Gironde) ; y demeurant ; horloger ; communard.
Il était marié, sans enfant. Simple garde pendant le 1er Siège à la 1re compagnie de marche du 84e bataillon de la Garde nationale, il continua son service sous la Commune de Paris ; au début d’avril 1871, il passa à la compagnie franche Potigny et occupa, dans le courant de mai, le collège de Jésuites de la rue de Vaugirard « où il s’est emparé de deux volumes et de quelques objets de peu d’importance qui ont été retrouvés à son domicile ». Lors de l’arrivée des troupes, il se retira chez un ami, rue du Faubourg-Saint-Jacques, XIVe arr., où il resta quinze jours, puis à Saint-Germain chez son frère et enfin à Lesparre où il fut arrêté le 20 juin 1872.
Il vivait en concubinage avec une femme qu’il épousa après l’insurrection ; d’après le commissaire de police, « il a été l’objet de nombreuses plaintes pour abus de confiance : engageant au Mont-de-Piété des montres à lui confiées par des clients, il ne les dégageait que lorsqu’il se voyait sur le point d’être arrêté ».
Le 8e conseil de guerre le condamna, le 16 juillet 1872, à la déportation simple, peine commuée, le 8 octobre 1872, en cinq ans de prison avec dégradation civique. Pendant son incarcération à Landerneau, il écrivit à sa femme une lettre le 13 juin 1875, conservée à son dossier, où il disait : « Tu me dis que tu ne sais pas si tu obtiendras quelque chose pour moi. Je crois qu’à cela je pourrais te répondre « non », car voici ce qui me le fait penser : ceux qui nous ont condamnés étaient nos ennemis, je crois que ceux qui nous gouvernent le sont aussi. Quant aux renseignements, si Monsieur le Docteur est consulté, comme je dois le penser, je ne crois pas qu’il puisse les donner bons et en voici la cause. Depuis trois ans que je suis ici, j’ai été trois fois aux cellules et trois fois avec la note d’excitation à la révolte. Que veux-tu, il m’est pénible d’être traité comme un réprouvé après m’être conduit comme je l’ai fait à Paris, mais sois tranquille, la force peut me manquer, mais le courage jamais. » Sa lettre fut retenue pour « insultes à la justice militaire ». Il fut gracié le 30 avril 1877.
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/766 et BB 27.