LAQUAY Abraham (parfois orthographié par erreur LACQUAY)

Par Yves Le Maner

Né le 1er avril 1892 à Allouagne (Pas-de-Calais), mort le 8 mai 1948 à Avion (Pas-de-Calais) ; secrétaire de l’Union locale et secrétaire du syndicat CGTU des cheminots de Lens (Pas-de-Calais) ; conseiller d’arrondissement communiste du canton de Vimy (Pas-de-Calais).

L’Enchaîné, 3 septembre 1937.
Communiqué par David Noël

Fils d’un journalier, Abraham Laquay travailla d’abord aux mines de Marles (Pas-de-Calais) à l’âge de quinze ans. Mobilisé en 1914, il servit trois années dans l’infanterie avant d’être affecté spécial dans les mines. C’est à cette époque qu’il adhéra au Parti socialiste SFIO et au syndicat des mineurs du Pas-de-Calais. Après avoir pris une part active aux grèves de 1919-1920 dans la région de Bruay-en-Artois, il choisit la CGTU lors de la scission chez les mineurs en janvier 1922. Quelques mois plus tard, il fut licencié par la compagnie minière, et, du fait de sa « réputation d’agitateur », fut dans l’impossibilité de retrouver du travail. Il parvint cependant à entrer au dépôt de Lens-Avion de la compagnie des chemins de fer du Nord et reprit immédiatement son activité syndicale au sein du syndicat unitaire des cheminots de Lens (cinq cents adhérents au début des années trente) dont il devint successivement le secrétaire technique, le trésorier et enfin le secrétaire général en 1927. Il était assisté alors de Charles Wacheux, trésorier, de Néré Finet et Constant Selam. Siégeant à la commission administrative de la section fédérale unitaire des cheminots du Nord, il participa à de nombreux congrès nationaux de la Fédération CGTU des chemins de fer. À la fin des années vingt, il assura également le secrétariat de l’Union locale unitaire de Lens.
Désormais domicilié à Lens, il fut délégué au IVe congrès national de la CGTU, tenu à Bordeaux (Gironde) du 19 au 24 septembre 1927, selon le rapport du commissariat central de Bordeaux. Le compte rendu orthographie son nom Lacquay. Il fut également délégué du Ve congrès, tenu à Paris du 15 au 21 septembre 1929 (sous l’orthographe de Laquay) et au VIe, Paris, 8-14 novembre 1931.
Membre du Parti communiste depuis 1924, Abraham Laquay fut, jusqu’en 1939, trésorier de la cellule d’Avion-ville aux côtés d’André Parent et, parallèlement, assurait la direction de la section locale du Secours rouge international. Poursuivit à plusieurs reprises devant les tribunaux, il fut condamné à une amende, le 12 mars 1934, pour « entraves à la liberté du travail », ce qui fournit à la compagnie du Nord un prétexte pour le révoquer. Il ouvrit alors un café baptisé « l’Unité », comme il se devait dans le contexte de réunification syndicale, qui devint le siège du syndicat unitaire des cheminots d’Avion. À l’issue de la fusion syndicale de 1935, il perdit toute responsabilité au bureau du syndicat unique (voir Maurice Deloison). Ce retrait correspondait chronologiquement à son élection aux fonctions de 1er maire adjoint d’Avion lors des élections de mai 1935, alors qu’il avait été conseiller depuis 1920. En 1937, il fut élu au conseil d’arrondissement en tant que représentant du canton de Vimy. Il échoua aux élections législatives de 1936 dans la première circonscription d’Arras, où il ne recueillit que 4 544 voix au premier tour (16,57 % des suffrages exprimés).
Déchu de son mandat électif au début de 1940, il cessa, semble-t-il, toute action politique et syndicale.
Abraham Laquay s’était marié en octobre 1911 à Allouagne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article5573, notice LAQUAY Abraham (parfois orthographié par erreur LACQUAY) par Yves Le Maner, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 6 août 2021.

Par Yves Le Maner

L’Enchaîné, 3 septembre 1937.
Communiqué par David Noël

SOURCES : Arch. Nat. F7/13034, F7/13671 et F7/13681. — Arch. Dép. Pas-de-Calais, M 182, M 2387, M 5221 et M 5304. — Arch. Dép. Gironde, 1 m 577, congrès CGTU de Bordeaux. — J.-M. Lemaire, Mémoire de Maîtrise, op. cit. — Renseignements fournis par la mairie d’Avion. — État civil d’Allouagne. — Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier français, t. 16, p. 387-392.

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