Né à Paris le 26 juillet 1846 ; buraliste-comptable à Vitry-sur-Seine, puis contrôleur à la compagnie des omnibus ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.
Albert Cohen était marié, père d’un enfant et demeurait à Paris. Engagé dans la Garde nationale, il fut, sous la Commune de Paris, capitaine au 75e bataillon fédéré. Lorsque Raoul Rigault changea le personnel de la prison Saint-Lazare (Xe arr.), fin mars 1871, Albert Cohen et Tavernier furent nommés greffiers sous la direction de Hesse. La surveillance de la prison était confiée depuis longtemps à des religieuses de l’ordre de Marie-Joseph qui furent « contraintes de fuir », le 17 avril. Albert Cohen participa alors, avec Tavernier, à des arrestations et à des mises en liberté illégales (il y eut 329 femmes écrouées à Saint-Lazare pendant la Commune). Les derniers jours, Albert Cohen avait mis une croix rouge sur les bâtiments ; le directeur, qui gagna Versailles en avril, dit que les employés de la Commune arborèrent bien des drapeaux : rouge, tricolore, de Genève.
Arrêté le 22 mai et envoyé, le 27, à la cour martiale du Châtelet, libéré, arrêté de nouveau le 29, il connut Satory, Versailles, le ponton « Napoléon », à Brest, où il séjourna du 11 juin au mois de septembre avant d’être condamné, le 13 décembre 1871, par les assises de la Seine, aux travaux forcés à perpétuité. Sa femme, âgée de vingt-deux ans - Cohen en avait vingt-six - demanda à l’accompagner en Nouvelle-Calédonie ; la peine de Cohen lui fut remise le 17 mai 1879.
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/740, BB 27 et H colonies 251. — Gazette des Tribunaux, 14 décembre 1871.