Par Jean Maitron et Claude Pennetier
Né le 17 juillet 1880 à Myennes (Nièvre), mort le 30 septembre 1932 au Plessis-Robinson (Seine, Hauts-de-Seine) ; militant de la Fédération CGT des cheminots.
D’une famille de vieux républicains du Nivernais, Armand Laratte apprit tout jeune et exerça, comme son père, le métier de tourneur sur poterie (tourneur céramiste). En 1906, la vindicte patronale l’obligea à quitter le pays et il vint alors à Orléans où il fut secrétaire du syndicat de la céramique. Quelques années plus tard, il quitta avec regret son métier après avoir pu se faire embaucher à Orléans à la Compagnie de chemins de fer PO. Il devint un des dirigeants du syndicat et participa à la grève des cheminots de 1910.
Le 13 janvier 1918, il assista au 5e congrès de l’Union départementale du Loiret et devint membre de la commission exécutive. L’année suivante, il représenta le syndicat des cheminots du PO d’Orléans, dont il était le secrétaire, au congrès de l’UD, le 7 décembre.
Révoqué après les grèves de 1920, Laratte quitta Orléans et se rendit au camp d’aviation de Pruniers près de Romorantin (Loir-et-Cher) où il passa avec succès un examen professionnel mais, trois jours plus tard, il était révoqué sur demande du ministère de la Guerre. Il gagna alors sa vie comme courtier en épicerie pendant quelques mois puis, durant une année fut délégué à la propagande de l’Union des syndicats du réseau PO. Il revint alors à Orléans.
Lors de la scission, Laratte resta à la CGT tandis que l’Union des syndicats des cheminots du PO ralliait la CGTU. Laratte demeura un mois en fonctions pour mettre au courant son successeur désigné par ses adversaires de tendance puis revint à Orléans et fonda à la Bourse du Travail une clinique et un service de conseil juridique. Au début de 1922, il succéda à Constant comme secrétaire permanent de la Bourse du Travail et le resta jusqu’en mars 1927. Ayant accédé à un poste de permanent à la Fédération des cheminots CGT, il fut alors remplacé par L. Pierre, du Livre. En 1930, il était membre du conseil de la Fédération CGT des cheminots.
Membre du Parti socialiste avant la scission, Laratte quitta le Parti après le congrès de Tours (décembre 1920). Il redemanda son adhésion à la section de Plessis-Robinson en 1932, année de son décès.
Par Jean Maitron et Claude Pennetier
SOURCES : Arch. Nat. F7/13000, Orléans, 10 mars 1922, 27 janvier 1923 et F7/13606, rapport du 15 janvier 1918, F7/13660, rapport de 1928. — L’Avenir syndical du Centre, 1er juillet 1918, 15 décembre 1919, septembre 1922, septembre 1924, 31 avril 1927, octobre 1932. — Le Travailleur, 26 mars 1927. — Le Peuple, 12 juin 1922, 15 décembre 1925.