COUCAUD Jean

Par Michel Thébault

Né le 25 novembre 1848 à Augères (Creuse) ; maçon de la Creuse ; garde national de Paris ; communard déporté en Nouvelle-Calédonie.

Jean Coucaud était le fils d’Antoine Coucaud, âgé de 32 ans, maçon, et de Marguerite Durand, âgée de 22 ans, domiciliés au lieu-dit La Chabanne, commune d’Augères. Il devint comme son père maçon de la Creuse, participant à une migration saisonnière qui culmina au XIXe siècle et qui voyait chaque année, les migrants quitter leur village au début du printemps pour travailler sur les grands chantiers de Paris. En 1871, Jean Coucaud, âgé de 22 ans, célibataire (d’après son registre matricule du bagne, il mesurait 1 mètre 50 et avait le visage marqué par la petite vérole), était maçon à Paris, demeurant 10 rue de l’École Polytechnique dans la quartier de la Sorbonne (Ve arr.). Il avait subi deux condamnations pour vol et tentative de vol en 1868 et 1870. La plupart des chantiers étant arrêtés au printemps 1871, beaucoup de migrants s’engagèrent, comme les ouvriers parisiens, dans la Garde nationale par conviction politique et faute de travail (les gardes percevaient une solde de un franc cinquante par jour). Jean Coucaud devint garde dans le 118e bataillon de la Garde nationale appartenant à la Ve Légion, du Ve arrondissement de Paris, son arrondissement de résidence.

Il fut arrêté le 28 mai 1871 à l’issue de la « semaine sanglante ». Il fut envoyé en détention au Fort Liédot, à l’île d’Aix (Charente-Maritime) dans l’attente d’être jugé. Après plus de six mois de détention dans des conditions très dures qui provoquèrent la mort de nombreux détenus avant même d’être passés devant le Conseil de guerre (74 pour le seul secteur de l’île d’Aix entre le 8 juin 1871 et le 13 mars 1872), il fut ramené en région parisienne et traduit devant un Conseil de guerre. Le 7 mai 1872, le 20e Conseil de guerre siégeant à Versailles le déclara coupable : « d’avoir pendant les mois d’avril et mai 1871 à Paris, dans un mouvement insurrectionnel, porté des armes apparentes dont il a fait usage, étant revêtu d’un uniforme militaire et d’avoir participé à la construction de barricades ayant pour but d’entraver et d’arrêter l’exercice de la force publique ». Il fut condamné à la déportation dans une enceinte fortifiée. Maintenu en détention à Satory le temps d’examiner un double appel devant la cour de révision de Versailles puis devant la cour de cassation, il fut, après le rejet des deux appels, déporté vers la Nouvelle Calédonie.

Il dut embarquer le 1er octobre 1872 sur le transport à vapeur Le Var qui parvint en Nouvelle-Calédonie le 9 février 1873. Il fut interné à la presqu’île Ducos le 11 février 1873. Sa peine fut commuée par un décret du 8 mai 1879 à dix ans de bannissement et il partit pour l’Australie le 31 octobre 1879.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article56108, notice COUCAUD Jean par Michel Thébault, version mise en ligne le 8 juin 2022, dernière modification le 8 juin 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Nat., BB 27. — Arch. Dép. Creuse (état civil). — Arch. Nat. Outre-Mer (ANOM) Col H 76. — Jean-Claude Farcy, La répression judiciaire de la Commune de Paris : des pontons à l’amnistie (1871-1880). — Pierre Urien, Les communards creusois et la vindicte versaillaise Mémoires de la Société des Sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse (SSNAH), 1993. — Louis Bretonnière, Roger Pérennès, L’Internement des prévenus de la Commune à Rochefort, Nantes, 1995 (nom orthographié Coucault). — Notes de M. Cordillot. et Louis Bretonnière.

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