LAUNAY Charles

Par Claude Pennetier, Dominique Tantin

Né le 15 juillet 1893 à Paris (VIe arr.), fusillé par condamnation le 3 septembre 1943 à Biard (Vienne) ; cheminot ; conseiller municipal socialiste de Bois-Colombes (Seine, Hauts-de-Seine) ; résistant FTPF.

Le Rayon de la roue.

Fils d’un chaussonnier et d’une couturière, Charles Launay, employé de chemins de fer de l’État, fut un des dix conseillers municipaux socialistes SFIO de Bois-Colombes (Seine, Hauts-de-Seine) élus le 12 mai 1925 sur une liste à direction radicale. Il démissionna de son mandat le 14 septembre 1926.
Il s’était marié le 5 août 1922, à Angoulême (Charente), avec Lucienne Vigier, couturière. Le couple eut un enfant. Le 26 août 1931, il fut muté à sa demande au dépôt traction de Saintes (Charente), sans doute pour se rapprocher de la région d’origine de sa femme. Il résidait à Saintes (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), 83 boulevard Jean-Jaurès.
Ancien combattant et mutilé de la Grande Guerre, Charles Launay fut fait chevalier de la Légion d’honneur en 1936.
Il forma un groupe de résistance au dépôt de la SNCF de Saintes dès août 1940. Il fut arrêté une première fois le 7 novembre 1940pour avoir organisé une réunion de sept personnes au Café des Colonnes. Libéré, en contact avec le Front national, il reprit le combat à la tête d’un groupe de Francs-tireurs et partisans (FTP) de Saintes. Les FTP constituèrent des dépôts d’armes et organisèrent des sabotages de voies ferrées, des détournements de wagons à bestiaux.
De nouveau arrêté par les Allemands le 16 juin 1943, avec Roger Griffon, torturé (un témoin le décrit "le visage en sang et les yeux tuméfiés"), il fut incarcéré à la prison de Saintes puis dans celle de la Pierre-Levée à Poitiers à compter du 26 juin. Il fut condamné à mort, avec Gabriel Désiré, Roger Griffon, Joseph Nadan, René Petit et Henri Sallé, par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 677 de Poitiers le 26 août 1943 pour « activités en faveur de l’ennemi », verdict confirmé par le commandement militaire allemand à Paris, et fusillé avec ses compagnons au champ de tir de Biard le 3 septembre 1943 à 7 h 30. Il fut inhumé sur ordre des Allemands au cimetière de Mignaloux-Beauvoir (Vienne).
Son acte de décès indique qu’il était chargé de mission de troisième classe (sous-lieutenant) des Forces françaises combattantes.

Son nom est gravé sur la plaque apposée dans la gare de Saintes à la mémoire des agents de la SNCF tombés pendant la Deuxième Guerre mondiale et sur le monument aux morts.
Son nom a été donné le 12 décembre 1944 à la salle municipale du Présidial, rue Victor Hugo, mise à disposition de l’association des anciens combattants. Le Présidial ayant changé d’utilisation, le nom de Charles Launay a été oublié.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article5628, notice LAUNAY Charles par Claude Pennetier, Dominique Tantin, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 30 mars 2022.

Par Claude Pennetier, Dominique Tantin

Le Rayon de la roue.

SOURCES : Arch. Dép. Seine, DM3 ; versement 10451/76/1 ; listes électorales et nominatives. — État civil de Paris (VIe arr.), d’Angoulême et Biard. — DAVCC, Caen. – ONAC 86. – Les rayons de la roue, Parcours de 23 cheminots saintois, Résister à en mourir, Saintes, 2022. — vrid-memorial.com/affich.

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