CRON François, Camille

Par Notice complétée par Michel Cordillot

Né à Landser (Haut-Rhin) le 11 avril 1836, mort le 8 juillet 1902 à Paris ; scieur de marbre ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.

Habitant Paris-Belleville, passage Puebla (XIXe arr.) : au n° 7 en 1870, au n° 14 en 1880 ; marié, père de quatre enfants. Il avait servi, du 10 avril 1854 au 7 avril 1861, comme engagé volontaire au 55e régiment d’infanterie de ligne ; avant la guerre, il était employé à Paris à la Banque centrale autrichienne.
Capitaine à la 9e compagnie sédentaire du 114e bataillon de la Garde nationale (XIXe arr., la Villette), il abandonna son grade vers 1870 et passa à la 4e, puis à la 3e compagnie de marche du 114e bataillon et fut nommé lieutenant. Après le 18 mars 1871, il garda son grade, puis devint capitaine adjudant-major par intérim. Il combattit jusqu’au 26 mai et se retira en Alsace, à Lutterbach (Haut-Rhin) ; puis il travailla six mois de son métier à Paris ; le 14 mai 1872, il opta pour la nationalité française.
En l’arrêtant, on trouva chez lui un manuscrit de sa main, intitulé Les Idées d’un démocrate alsacien dédiées à ses enfants et à la génération future. Il avait encouru jusque-là une condamnation à 16 f d’amende « pour avoir demandé de l’argent à une personne arrêtée pour contrebande ». Le 4e conseil de guerre le condamna, le 3 mars 1874, à la déportation simple et à la perte de la médaille de la campagne d’Italie. Le 29 août, il fut embarqué à bord de la Virginie à destination de La Nouvelle-Calédonie (n° matricule 2834). Peu après son arrivée à l’autre extrémité du globe, le 23 janvier 1875, il entreprit la rédaction de l’histoire de sa vie pendant la Commune, poursuivie par celle de sa déportation. À l’île des Pins, il travailla comme écrivain au bureau du surveillant-chef et, le 10 novembre 1876, sa peine fut commuée en 10 ans de bannissement. Rentré par le Tage, il partit s’installer en Alsace où résidaient alors sa femme et ses enfants.

On ignore à quelle date exactement il se réinstalla à Paris, mais en 1880, il était revenu habiter ce même passage Puebla (Belleville) où il avait résidé en 1870. Il acheta quelques années plus tard une petite boutique de papeterie 43, rue Secrétan (19e arr.) et ce fut là qu’il décéda le 8 juillet 1902.
Son manuscrit, retrouvé quelques années plus tard, est déposé à l’Institut français d’histoire sociale (Fonds Dommanget, 14 AS 296).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article56307, notice CRON François, Camille par Notice complétée par Michel Cordillot, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 19 janvier 2020.

Par Notice complétée par Michel Cordillot

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/806 et BB 27. — Souvenirs amers. Mémoires de François Camille Cron (1836-1902), déporté de la Commune en Nouvelle-Calédonie, texte établi et annoté par Philippe Venault et Philippe Blon, Paris, Mercure de France, 1989, réédition en 2013.

ICONOGRAPHIE : Souvenirs amers, op. cit.

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