LAURENT. [Loire et Rhône]

Avec Roset, Paviller, Bouthéon, il fut en 1841 un des fondateurs de la Société générale des passementiers de Saint-Étienne ou Société industrielle des passementiers, ou Société générale pour la fabrique des rubans, qui connut au départ l’opposition tenace des pouvoirs publics. Le projet d’association avait été considéré par le préfet comme visant à reconstituer la société de 1834 qui avait causé des « embarras graves » et était jugée « menaçante pour la tranquillité présente et future de Saint-Étienne ».
Cette société, divisée en sections de quartier, constituait une coopérative de production, qui aurait réuni près de deux mille travailleurs et « placé sous la direction de meneurs politiques une portion considérable de la classe ouvrière », selon le ministre de l’Intérieur Duchâtel, alertant le garde des Sceaux, ce qui amena la dissolution du groupement et la condamnation de ses dirigeants, bien que ses fondateurs l’ait présentée comme une société commerciale échappant à la loi sur les coalitions.
Laurent était en outre, depuis 1840, très surveillé par la police parce qu’il s’était mêlé à l’agitation pour la réforme électorale, secondant de près l’action de Duché et soupçonné comme lui d’être en relations avec les « radicaux » de Paris et en 1841, vice-président du comité pour la réforme électorale de Saint-Étienne (Loire).
En 1848, il avait trouvé une place d’employé de chemin de fer à Givors (Rhône). Membre fondateur au lendemain de la Révolution de février du club républicain de cette ville qui se réunissait quotidiennement dans la salle du café Terpsichore ; socialiste fervent, il en fut élu vice-président, puis, quelques semaines plus tard, président. Il était alors lié d’amitié avec Joseph Faure*, le maire de Givors, candidat « rouge » malheureux à la Constituante en avril, mais qui fut élu représentant du peuple en 1849.
Voir Bouthéon*, Duché*, Paviller*, Pérellon*, Roset*. Voir aussi Jean-Baptiste Curat*, Maurice David*, Despréaux*, André Gillier*, P.-M. Malassagny*, Menut*, Joseph Pauze*, J. Raynaud*.