DARBOY Henri

Né à Nancy (Meurthe-et-Moselle) le 10 novembre 1845 ; habitant, en 1871, 16, rue Perdonnet, à Paris, Xe arr. ; employé chimiste. Il aurait été délégué au Comité central de la Garde nationale, et membre de l’Internationale.

Les rapports le concernant lui sont très défavorables, mais il est difficile de se prononcer avec certitude. « Il aurait, paraît-il, contribué à l’arrestation de son oncle Mgr Darboy (fusillé comme otage le 24 mai 1871) dont la recommandation l’avait empêché plusieurs fois d’être traduit en police correctionnelle ». Lui-même prétendit au contraire être intervenu en sa faveur auprès de Delescluze et autres membres influents de la Commune.
Quoi qu’il en soit, Henri Darboy, fils d’un industriel de Nancy, renvoyé de la marine, devint dessinateur à l’usine Claparède, à Saint-Denis. Il fut alors accusé de s’être attribué, pour les vendre à l’étranger, les plans du capitaine Farcy, connu pour l’invention de la canonnière qui porte son nom. Écroué à Mazas le 16 octobre 1869, il fut acquitté le 26 novembre suivant.
Membre de l’Alliance républicaine des départements, Henri Darboy parla au nom de l’Alsace et de la Lorraine et se prononça en faveur de la Commune de Paris au cours de la manifestation des citoyens nés en province qui eut lieu le 30 avril 1871 dans la cour du Louvre (J. O. Commune, 1er mai).
Par contumace, le 8e conseil de guerre le condamna, le 14 septembre 1872, à la déportation dans une enceinte fortifiée.
Darboy arriva à Bâle le 11 mai 1871. Il se maria l’année suivante à Genève — 26 septembre 1871. Il habita, 19, rue du Mont-Blanc, puis, 461, au Grand-Pré, et gagna sa vie comme comptable.
Après avoir été « expulsé d’Alsace-Lorraine comme accusé d’escroquerie » et « précédemment expulsé de Genève pour le même motif », il vécut au Luxembourg.
Henri Darboy reconnut, dans une lettre du 8 avril 1879, avoir fait partie de l’Alliance républicaine des départements, mais nia avoir appartenu à la Garde nationale. À la même époque, il regrettait « amèrent l’égarement » qui l’avait fait participer à la Commune (21 mars 1879).
Le 27 novembre 1879, il bénéficia de la remise de sa peine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article56532, notice DARBOY Henri, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 16 mars 2019.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/813, n° 890. — Arch. Min. Guerre, 8e conseil, n° 619. — Arch. PPo., B a/438, lettre d’un indicateur, Genève, 2 septembre 1872, et listes de contumaces. — L. Descaves, Philémon..., op. cit., p. 305 (Descaves lui donne comme prénom Élie. Il est en effet inscrit sur les listes d’« individus qui se sont réfugiés en Suisse à la suite de l’insurrection de 1871 », cf. Arch. PPo., B a/431, pièces 786 à 791, sous les prénoms de Élie, Jean-Baptiste). — J. Sorel, Le Luxembourg et la Commune, op. cit.

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