DARMET Emmanuel, François

Par Laurent Longre

Né le 29 décembre 1834 à Bouvent (aujourd’hui Oyonnax) (Ain), mort le 6 avril 1914 à Lyon (Rhône) ; chansonnier lyonnais, sympathisant de la Commune de Paris.

Fils de Jules Darmet (1782-1834), cultivateur, et de Marie-Mélanie Français dit Pâques, cultivatrice (1799), né dans un famille de quatre enfants, dans sa jeunesse, Emmanuel Darnet travailla comme ouvrier apprêteur puis il fut agent d’assurance. Il se maria en juin 1904 à Lyon avec Claudine Simon.
Son répertoire de poète et chansonnier comprend des œuvres élégiaques dans la veine de Pierre Dupont, républicaines, patriotiques (Le chant des conscrits de 1873, Guerre à la Prusse) et anticléricales (A la porte les Jésuites !). Beaucoup de ses productions, mentionnées et parfois reproduites par des périodiques lyonnais contemporains, n’ont jamais été publiées
Il composa « La Mort de Rossel ». On lui a attribué un hymne élégiaque sur la Commune qui se termine par ce refrain :
"_ Quand verrons-nous la République aimée, L’or au travail et la poudre aux mineurs ?
Quand le sang dans les guerres
Tourbillonne avec fureur,
Peuples, effacez vos frontières,
Et vous, phalanges guerrières,
Rendez le fer aux laboureurs ! (bis)."

L’attribution de la chanson sur la Commune est discutée par Robert Brécy entre Darmet et quelques autres auteurs potentiels tels que le stéphanois Jean Laplanche. ("Deux chansons communardes sauvées par le colportage et la transmission orale", Le Mouvement social n° 90, 1975).

En 2021, on ne pense pas que la paternité de Darmet puisse être mise en doute. Les informations dont disposait Robert Brécy étaient incomplètes. Cette chanson, titrée alors "La grande Commune", a été publiée par le journal La Patrie fin octobre 1872 ; Le Pays l’a reprise immédiatement après avec cette introduction : "La Patrie vient de publier le texte d’une chanson communarde, qui fait en ce moment fureur dans les assauts chantants des goguettes du quartier de la Croix-Rousse, à Lyon" (Le Pays, 29 octobre 1872). On n’a trouvé aucune trace quelconque d’une présence des autres noms cités par Robert Brécy dans les goguettes de la Croix-Rousse ni même à Lyon à cette époque, alors que Darmet était omniprésent dans les milieux républicains très avancés et les sociétés chantantes lyonnaises depuis le milieu des années 1850.

Darmet a été l’objet d’une étude parue dans la revue L’outil et la plume (décembre 1925), consultable à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, cote 8-PER-0890-(02).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article56552, notice DARMET Emmanuel, François par Laurent Longre, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 16 septembre 2021.

Par Laurent Longre

SOURCES : Naissance et décès (signalé par la presse) : [http://www.fondsenligne.archives-lyon.fr/ark:/18811/b1f3bd5302726e5189a7ef0150614765]. — Publications de Darmet conservées à la BNF jusqu’en 1908 : Catalogue général des livres imprimés de la Bibliothèque Nationale, volume 35. — Presse quotidienne lyonnaise. — Site Filae.

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