LAURENT Raoul, Célestin, Arthur

Fils d’un ouvrier mineur de fer qui devint ensuite employé de mairie, Raoul Laurent fut adopté par la Nation le 2 avril 1920. Après une « très bonne » instruction primaire (certificat d’études primaires, brevet élémentaire) suivant sa fiche-carrière à la SNCF, il entra au chemin de fer de l’Est comme auxiliaire en 1930, puis accéda au grade de manœuvre en 1936 à Saint-Dizier où il allait faire toute sa carrière : chef distributeur en 1951, chef distributeur principal en 1957, garde magasin en 1963 jusqu’à sa retraite en 1967.

Militant socialiste à partir de 1928 environ, délégué SFIO au comité de Front populaire de la ville, il insista lors d’une réunion pour que les drapeaux révolutionnaires soient sortis pour le 14 juillet 1939. Père de deux enfants, lors du déclenchement des hostilités, il a été rappelé sous les drapeaux et démobilisé dans le Tarn-et-Garonne en juillet 1940. Il reprit son travail à l’atelier-magasin de Saint-Dizier et devint responsable fédéral socialiste clandestin en suppléant Pierre Lamarque*, paulfauriste qui était attentiste. Responsable de secteur de la CGT clandestine, surtout le nord du département, il fut responsable départemental de Libération-Nord sous les pseudonymes de Xavier, Bielle et Paul Guillemin, de la Résistance ferroviaire (au niveau du secteur) et des réseaux « Samson » et « Buckmaster » dans la clandestinité. Il quitta la SNCF pour prendre le maquis le 30 mai 1944, après la mort d’Edmond Grasset*.

À la Libération, Raoul Laurent fut président du Comité local de Libération de Saint-Dizier, puis secrétaire général du Comité départemental de Libération de la Haute-Marne, au titre de Libération-Nord, ainsi que membre du Conseil régional de Champagne. Il fut élu président de la commission départementale consultative du Ravitaillement, en août 1946.

Secrétaire fédéral du Parti socialiste SFIO de 1944 à août 1946, il présida une séance du conseil national lvotée 9 juin 1946. Devenu permanent, il fut confirmé par le congrès fédéral du 23 juin 1946, puis fut désigné délégué général du parti du début 1947 au début 1948.

Désigné maire de Saint-Dizier en 1944, Raoul Laurent fut réélu à quatre reprises : en 1945 et 1947 au nom de la SFIO, en 1953 comme socialiste indépendant, et en 1965 sur une liste commune avec l’UNR. Ayant pris un congé sans solde de la SNCF durant un an en 1944-1945, il vécut de son indemnité de maire, sans assurance sociale et sans allocations familiales jusqu’aux élections d’octobre 1945.

Raoul Laurent, qui avait échoué aux élections cantonales de septembre 1945, face au candidat communiste Marius Cartier*, fut élu député de la Haute-Marne d’octobre 1945 à juin 1946, sa liste étant arrivée en troisième position derrière le PCF et le MRP. Il fut nommé membre de la commission de l’Intérieur, de l’Algérie et de l’administration générale, départementale et communale. Candidat à la deuxième Constituante en juin 1946, il se brisa une épaule durant la campagne, en mai. 46, battu aux législatives de juin et novembre 1946, Raoul Laurent s’était brisé une épaule durant la campagne en mai 1946 ; il avait été placé en deuxième position (inéligible), derrière Baude. Il échoua de nouveau aux législatives de novembre 1946. Il avait été critiqué, pour son manque de dynamisme, lors du congrès fédéral du 20 octobre 1946, les militants du département ayant auparavant critiqué la gestion nationale de Daniel Mayer*.

Il devait gérer sa commune en étant généralement minoritaire.

Marié le 8 octobre 1932 à Saint-Dizier (Haute-Marne) avec Marguerite Louis, il fut père de six enfants. Le couple se sépara en 1954, sans divorcer.