DAVID Marie-Louise (HULECK Marie)

Par Michel Cordillot

Née en France, elle était la fille d’un militant arrêté et emprisonné après le coup-d’État du 2 décembre 1851 (peut-être Paulin David, du Var). Elle reçut une éducation calviniste.

Elle résida d’abord à Londres, où elle épousa le quarante-huitard Huleck. Membre active de la Reform League, elle participa aux grandes manifestations organisées par cette dernière à Hyde Park en 1866-1867. Elle fut également élue, ainsi que son mari, membre du Conseil général de l’AIT lors de la séance du 21 janvier 1868. Elle était alors adhérente de la section française de Londres. Après la scission de cette dernière en 1868, elle prit position contre le Conseil général et émigra sans doute peu après aux États-Unis en compagnie de son mari.

Installée à New York, elle adhéra comme lui à la section anglophone n°35, qui la délégua en janvier 1872 pour la représenter au Conseil fédéral de l’Amérique du Nord (Le Socialiste, 6 janvier 1872). Dans une lettre privée adressée à Sorge en date du 15 mars 1872, Karl Marx la traitait d’intrigante et dénonçait les liens qu’elle et son mari avaient continué d’entretenir après leur arrivée aux États-Unis avec « les beaux restes » de la branche française de Londres (Fonds Marx-Engels, IISG). Elle assista à la grande manifestation organisée en l’honneur des martyrs de la Commune à New York le 17 décembre 1871 à l’initiative des sections « autonomistes » de l’AIT.

Le 14 mars 1872, elle participa à Tompkins square à une assemblé de chômeurs new yorkais. Elle arborait à cette occasion le drapeau rouge de la section 35 qu’elle avait elle-même brodé. Elle était alors décrite comme était de stature moyenne, avec des cheveux bruns et un regard noir, brillant et scintillant (Woodhull and Claflin’s Weekly, 30 mars 1872). L’année suivante, elle rédigea et signa avec B. Hubert un Mémoire adressé aux aldermen de la ville de New York pour demander abolition du travail sous contrat et l’ouverture d’un Bureau du travail. Elle était alors membre du Conseil fédéral autonomiste de l’AIT (Woodhull and Claflin’s Weekly, 14 juin 1873).

Séparée de son mari (ou veuve), elle reprit ultérieurement son nom de jeune fille. Au plan idéologique, son évolution personnelle l’amena du républicanisme à l’agnostisme, puis au socialisme, et enfin à l’anarchisme. En 1889, elle résumait sa pensée en disant que les lois faites par les hommes opprimaient l’homme et l’empêchaient de trouver le bonheur. Elle habitait alors 206W, 20e rue, à New York. Elle était en contact avec diverses personnalités du radicalisme américain anglophone, comme Joseph Labadie de Détroit.

Elle fut l’auteur d’un ouvrage et de divers articles signés Marie-Louise. Elle était semble-t-il toujours en vie en 1911.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article56662, notice DAVID Marie-Louise (HULECK Marie) par Michel Cordillot, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 10 août 2020.

Par Michel Cordillot

ŒUVRES : Monogamic Sex Relations. Discussions between Ego and Marie-Louise, Oakland Calif., 1888. — « Individualism and Anarchism. A Lecture Delivered before the New York Liberal Club », Secular Thought, Toronto, Can., 9 avril 1892, pp. 234-235 (c’est le second article, seul retrouvé, d’une série qui en comprenait au moins trois). — « Co-operation, an Adjunct to Anarchism », Advance, vol. 1, Mount Juliet, Tenn., décembre 1911.

SOURCES : Notes autobiograhiques manuscrites de M.-L. David, série « Anarchism », Labadie collection, Ann Arbor Mich. (doc. transmises par Ronald Creagh).

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