Née le 23 décembre 1832 à Paris, morte en 1880 en mer ; fille soumise ; communarde, déportée en Nouvelle-Calédonie.
Célibataire, elle vivait en concubinage avec Edmond Langlais (et non Langlois) ce qui, peut-être, suffit à lui valoir la qualification de « fille soumise ».
Pendant la Commune de Paris, elle participa à la vie des clubs et parla notamment à celui de l’église Saint-Eustache, 1er arr. Le 23 mai 1871, elle travailla à la construction de la barricade de la place d’Italie (XIIIe arr.) ; elle participa, le même jour, à l’arrestation de l’artilleur Abadie qui s’était toujours soustrait au service de la Commune et qui fut entraîné à la barricade ; le 113e régiment de ligne s’empara presque aussitôt de la barricade et fusilla Abadie. Ce récit ne coïncide cependant pas avec le fait que les Versaillais n’arrivèrent à la place d’Italie que le 25 mai. Elle demeurait 71, rue de Meaux à Paris (XIXe arr.).
Élisabeth Deguy fut condamnée, le 13 juin 1872, par le 4e conseil de guerre, à la déportation dans une enceinte fortifiée. Embarquée le 9 août 1873 sur La Virginie, elle arriva à Nouméa le 8 décembre suivant.
En déportation, elle épousa Langlais ; elle fut amnistiée le 21 février 1880, mais mourut sur le bateau du retour. Son corps fut jeté à la mer.
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/764 et BB 27. — E. Thomas, Les « Pétroleuses », op. cit. — Arch. Dép. Charente-Maritime, 1 Y art. 253, état nominatif des femmes condamnées, embarquées sur La Virginie, dressé le 9 août 1873 par M. Bardinet, directeur des prisons des deux Charentes. — Notes d’Alain Dalançon et de Louis Bretonnière.