DELABERGE Albert [LA BERGE, Albert Raphaël Marchais (de)]

Né à Paris le 21 juillet 1845, mort dans cette même ville le 11 juillet 1894, Albert Laberge était issu d’une vieille famille de noblesse militaire de l’Angoumois. Étudiant en médecine, il milita avec les blanquistes et fut appelé à présider la réunion convoquée le 7 novembre 1866 au café de la Renaissance pour statuer sur l’indiscipline de Protot à l’occasion du congrès de Genève de l’AIT. Arrêté et emprisonné préventivement durant un mois, il ne fut finalement pas condamné. Voir Edmond Levraud.
Il collabora ensuite à divers journaux politiques et littéraires. À la fin de l’Empire, il fut appelé à Saint-Étienne par son ami Frédéric Dorian pour assurer la rédaction de L’Éclaireur qui commença à paraître en 1869. Il signa également plusieurs brochures. Dans sa Lettre au paysans sur le plébiscite (Saint-Étienne, 1870, en vente à la librairie Constantin), il appela à voter Non au plébiscite.
Peu après le 4 septembre 1870, il forma une compagnie de francs-tireurs et rejoignit avec ses hommes l’Armée des Vosges. Il participa aux combats à Autun et fut nommé capitaine par Garibaldi lui même pour son action à Montbard.
Démobilisé, il regagna Saint-Étienne. Quelques jours après le 18 mars, il publia une nouvelle brochure (Plus de révolutions. Appel à la bourgeoisie, Saint-Étienne, Imp. Benevent,1871) dans laquelle la bourgeoisie était clairement désignée comme responsable de l’insurrection parisienne pour avoir "confié son drapeau à des serviteurs de l’ancienne dynastie" (p. 30).
Rallié au gambettisme, Delaberge fut élu député de la Loire en 1888 à l’occasion d’une élection complémentaire et siégea au sein de la Gauche républicaine. Non réélu l’année suivante, il fut élu sénateur de la Loire en 1891. Auteur de plusieurs rapports, il fut contraint par la maladie de ralentir ses activités et mourut avant la fin de son mandat.