Né le 15 septembre 1836 à Chémery-sur-Bar dans les Ardennes ; caissier depuis huit ans chez un marchand de bestiaux à la Villette ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.
Il était marié, père de deux enfants. Pendant le 1er Siège, il fut sergent-major fourrier dans une compagnie sédentaire du 83e bataillon ; il prit une part active à l’insurrection, mais, lorsque parut le décret de mobilisation de tous les hommes jusqu’à 40 ans, il fit valoir une hypertrophie du cœur pour obtenir une exemption de service ; il se cacha quelque temps et sortit de Paris le 13 mai 1871 ; il alla à Troyes pour rendre des comptes à son patron, dit-il, et il fut arrêté à sa descente de wagon. Sa femme fut détenue sous prévention d’avoir aidé à construire des barricades.
On fit grief à Fulgence Deleau d’avoir reçu, armé, équipé les recrues de sa compagnie : « J’étais partisan du système communal mais [...] je blâmais les actes de la Commune », dit-il.
Le 4e conseil de guerre le condamna, le 9 octobre 1871, à la déportation simple et à la dégradation civique ; il arriva à Nouméa le 2 novembre 1872. Sa peine fut commuée, le 20 décembre 1875, en sept ans de détention, et il rentra par le Navarin ; il fut amnistié le 9 septembre 1878.
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/728 et BB 27. — Arch. Min. Guerre, 4e conseil. — Note de Louis Bretonnière.