DELUC Adolphe, Dominique

Né le 1er septembre 1811 à Paris, décédé à Ixelles (Belgique) le 29 décembre 1899 ; professeur ; président du Comité démocratique et socialiste de la Seine en 1849–50 ; exilé en Belgique après le coup d’État du 2 décembre 1851.

Lorsque la Révolution de 1830 éclata à Paris, Adolphe Deluc était déjà membre de la Charbonnerie française. Il adhéra par la suite à plusieurs sociétés secrètes républicaines. Ami proche de Charles Teste, il fréquenta assidûment Buonarroti avant sa mort en 1837.

Devenu professeur, il travailla dans plusieurs institutions, rencontra Buchez et donna des cours dans la même institution qu’Auguste Comte. Il en devint alors le disciple et le resta durant le reste de sa vie.

Politiquement très actif après la Révolution de février 1848, Adolphe Deluc présida le Comité démocratique et socialiste de la Seine en 1849-1850 et joua un rôle actif dans l’élection de Vidal, de Flotte et Sue. Cela lui valut d’être persécuté par le pouvoir et arrêté avec d’autres en août 1850. Il habitait alors 71, rue Blanche, où il exerçait la profession de chef d’institution.

Il participa activement à la résistance contre le coup d’État du 2 décembre et fut alors contraint de se cacher quelques jours dans Paris, avant de réussir à gagner la frontière belge sous un déguisement.

Il s’installa alors à Ixelles, où il se lia d’amitié avec Boichot, et y vécut jusqu’à sa disparitions. Il y trouva rapidement du travail, enseignant les langues anciennes, mais aussi les mathématiques, la physique et la chimie, et même parfois la littérature.

À 70 ans, désormais retraité, Deluc s’investit de façon extrêmement active dans la Libre Pensée belge, participant à plusieurs congrès, et fut sollicité pour prendre la direction de l’Orphelinat rationaliste d’Ixelles.

En 1881 il bénéficia de la Loi de réparation nationale et reçut une pension en réparation du préjudice subi à la suite du 2 Décembre.

Adolphe Deluc décéda à Ixelles le 29 décembre 1899. Sa vie avait été "tout entière au service du progrès des idées et au Culte de l’Humanité et de la Justice" (Hector Denis).

Le nom d’Adolphe Deluc figure sur la liste des communards réfugiés en Belgique établie par les autorités après la Semaine sanglante. Or, rien n’atteste sa présence à Paris au printemps 1871. Mais on sait qu’il fréquenta plusieurs réfugiés de la Commune, dont André Léo et Élisée Reclus, et c’est sans doute pour cette raison qu’il a pu être pris pour un des leurs au cours des années suivantes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article57160, notice DELUC Adolphe, Dominique , version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 16 février 2018.

SOURCE : Liste des Membres du Comité démocratique socialiste de la Seine, Paris, Impr. Bénard, 1849, in-folio plano. – Le Crédit, 3e année, n° 646 et dernier, jeudi 15 août 1850. – Nécrologie signée Hector Denis, L’Aurore, 15 août 1900. – Denise Devos, La Troisième république et la mémoire du coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, Paris, par , p. 445 – F. Sartorius, J.-L. De Paepe, Les Communards en exil. État de la proscription communaliste à Bruxelles et dans les faubourgs, Bruxelles, 1971. — Notes de Jean-Pierre Bonnet et M. Cordillot.

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