DORMOY Ernest, Gustave, André

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 26 septembre 1846 à Vennecy, arrondissement d’Orléans (Loiret), mort le 30 juillet 1877 en Nouvelle Calédonie ; communard, mort en déportation.

Ernest Dormoy
Ernest Dormoy

Ernest Dormoy est fils de Philippe Dormoy, âgé de 49 ans, né vers 1797 à Paris (18e arr.) et décédé le 18 janvier 1870 à Loury, et d’Elisabeth Poisson, âgée de 24 ans, née le 22 mai 1821 à Vennecy. Philippe est garde brigadier des Forest de l’Etat, et Elisabeth était domestique. Les parents sont domiciliés à Vennecy, quartier des Quatre coins. Ernest est l’aîné de cinq enfants. Il a deux frères, Marc, marié le 13 août 1889 à Rebréchien (Loiret) et Armand Julien, né le 8 décembre 1857 à Loury, marchand de vaches.

Demeurant à Paris, 155, rue de Bercy (XIIe arr.) ; célibataire ; Ernest Dormoy était dessinateur en chemins de fer. Engagé volontaire en 1863, au 3e régiment de zouaves ; après avoir fait les campagnes d’Afrique et du Mexique, il fit la guerre contre la Prusse, fut blessé à Reichshoffen, reçut la Légion d’honneur et fut fait sous-lieutenant, le 16 novembre 1870 ; le 23 décembre, il était mis en non-activité par retrait d’emploi pour indiscipline.
Le 23 avril 1871, Gustave Cluseret le nommait capitaine de cavalerie ; le 8 mai, il était révoqué par Louis Rossel ; Cluseret, à son retour au pouvoir, le nomma major d’une légion de cavalerie ; il fut révoqué de nouveau, le 19 mai, par Charles Delescluze « à cause de son peu de zèle à servir la Commune », prétendit-il ensuite. Arrêté le 28 mai, il s’évada le 22 juillet de la prison de Versailles et fut arrêté à Bellegarde (Ain) le 1er août.
Le 4e conseil de guerre le condamna, le 14 septembre 1871, à la déportation dans une enceinte fortifiée et à la dégradation militaire, peine commuée, le 25 mai 1872, en déportation simple, mais il mourut le 30 juillet 1877 en déportation, alors que lui parvenait de Londres une longue lettre d’anniversaire écrite par sa fiancée.

La tombe de Dormoy, colonne brisée sur un socle orné d’une couronne de laurier et de chêne) dans ce même cimetière sont les plus ornées (seules 3 le sont).

Théodore Ozéré écrit : "Mort de Dormoy, Officier de la Légion d’Honneur. Discussion entre plusieurs au sujet de l’enterrement qui doit se faire religieusement. Renard y assiste et fait un discours." L’aumônier Janin (cf. Les carnets de l’aumônerie - archives de l’archevêché Nouméa) écrit : "Respect humain ! N B : a refusé énergiquement de signer l’infâme billet. Pourquoi s’être arrêté là !!!"

Les communards souvent anticléricaux voulaient rester solidaires et irréductibles envers ce qu’ils percevaient comme une tentative de récupération religieuse. Pour s’en prémunir, ils faisaient signer ce que le clergé appelait « l’infâme billet ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article57785, notice DORMOY Ernest, Gustave, André par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 23 avril 2019.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Ernest Dormoy
Ernest Dormoy

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/735 et BB 27. — La Revue socialiste, n° 337, du 15 janvier 1913 (article : « Le Cimetière des déportés »). — Notes de l’association In Memoriam, Stéphane Pannoux. — http://www.bernard-guinard.com/arcticles%20divers/Ernest%20Dormoy/Ernest_Dormoy.html

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