DROUCHON Gustave

Né à Gorze (Moselle) le 21 février 1841 (ou 1844 ?) ; mort le 26 mai 1928 à Paris ; célibataire ; ouvrier mécanicien ; membre de l’Internationale ; communard.

En 1869, Gustave Drouchon fut un des organisateurs, avec Soliveau et Theisz, de la Chambre fédérale des sociétés ouvrières parisiennes, et ils élaborèrent un projet de statuts qui fut discuté le 11 avril. Un projet de pacte fédératif entre sociétés ouvrières, pacte daté de Paris, 3 mars 1869, fut envoyé par eux au 4e congrès de l’Internationale tenu à Bâle en septembre. Ce pacte envisageait de « substituer la justice à l’arbitraire, en réformant notamment le mode de répartition des produits, en organisant l’échange et en créant le crédit ».
En juillet 1870, Gustave Drouchon fut signataire de la protestation contre la guerre élaborée par les sections parisiennes de l’Internationale.

Durant la Commune de Paris, il fut sous-directeur du matériel d’artillerie au ministère de la Guerre. Par contumace, le 3e conseil de guerre le condamna, le 18 juin 1873, à la déportation dans une enceinte fortifiée. Il n’avait encouru auparavant aucune condamnation.

Gustave Drouchon, dont les derniers domiciles connus à Paris avaient été, 72, rue d’Angoulême, et 5, passage de la Fonderie, l’un et l’autre dans le XIe arr., vécut quelque temps en exil à Francfort. Sans préciser de date, L. Descaves a écrit à son sujet dans Philémon, vieux de la vieille, op. cit., p. 266 :
« Drouchon, enfant de Metz [...], après avoir travaillé avec Avrial et Langevin à Bockenheim, dans une fabrique de machines à coudre, s’était établi fabricant de porte-monnaie à Offenbach, près de Carlsruhe. »
Le 14 août 1876, réfugié à Metz où il travaillait à son compte comme mécanicien, il expliquait, dans une lettre adressée au président de la République française, son rôle pendant la Commune : « Je fus de ceux qui luttèrent contre les gens de la Commune, pour les empêcher de prendre possession des mairies. Le 10 avril, sans ressource, j’acceptai un poste au ministère du Commerce, puis cessai toutes relations avec ces gens-là. Ensuite, par besoin d’argent, je fus, jusqu’au 16 mai, directeur du matériel d’artillerie au ministère de la Guerre. »
Il fut gracié le 8 mai 1879.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article57884, notice DROUCHON Gustave, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 30 juin 2020.

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE : Arch. Nat., BB 24/825, n° 7580 et 856 A. — Arch. Min. Guerre, 3e conseil, n° 948. — Arch. PPo., B a/441, B a/465, listes de contumaces et listes d’amnistiés. — La Première Internationale (J. Freymond), op. cit. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.

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