DROUHAINT Jean (ou Jules ?)

Né à Dijon (Côte-d’Or) le 28 mars 1839 ; concierge et cordonnier ; « doit faire partie de l’Internationale » ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.

Jean Drouhaint était célibataire. Ancien cavalier aux 10e chasseurs et 1er hussards, il n’avait pu s’adapter au métier militaire et avait été condamné deux fois : le 16 novembre 1863, par le conseil de guerre de Tours, à un an de prison pour refus d’obéissance ; le 27 décembre 1866, par le conseil de guerre d’Oran, à deux mois de prison pour bris de son fusil. Aussi avait-il été libéré sans certificat de bonne conduite.
Pendant le Siège, Jean Drouhaint fut garde au 112e bataillon et, durant la Commune de Paris, il continua de servir « par conviction ». Arrêté le 24 mai 1871, il n’hésita pas à affirmer son socialisme — « Je veux remplacer le patronat par l’association ouvrière » — et à donner son approbation à tous les événements qui s’étaient déroulés sous la Commune : « L’assassinat des généraux, les otages sont en accord parfait avec mes idées. » Il reconnut sa présence aux barricades et, tout en niant avoir fait le coup de feu, il déclara néanmoins : « Si j’ai pris un fusil, ce n’est pas pour aller me promener ».
Bref, le 26e conseil de guerre le condamna, le 24 avril 1872, à la déportation dans une enceinte fortifiée, et Drouhaint partit pour la Nouvelle-Calédonie. Quatre ans plus tard, le 21 avril 1876, il était encore condamné à huit ans de prison pour « coups avec préméditation et guet-apens ». Il reconnut par la suite avoir agi « dans un moment d’ivresse » et exprima un « repentir sincère » ; il se conduisit dès lors de façon « irréprochable », travaillant de sa profession de cordonnier en « très bon ouvrier ». Il bénéficia, le 8 mai 1879, d’une commutation en dix années de bannissement et, une année plus tard, le 8 mai 1880, de la remise du reste de sa peine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article57888, notice DROUHAINT Jean (ou Jules ?), version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 25 avril 2019.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/836, n° 2430 et H colonies 78.

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