DUBUROT Charles (écrit aussi DEBUROT ou DEBURAUX)

Né le 30 janvier 1860, onze ans à l’époque de la Commune de Paris.

Charles Duburot était orphelin de mère et fils d’un layetier-emballeur qui vivait « du produit de son travail ». Voici comment le rapport de police raconte sa vie :

Il semble qu’il ait fui de bonne heure la tutelle paternelle, car il est signalé comme un mauvais sujet ayant toujours mené la conduite la plus déplorable. Son père aurait eu plusieurs fois l’intention de le faire enfermer correctionnellement à la Roquette. « Je travaillais, raconte l’enfant, chez M. Corelle, rue du [illisible] lorsqu’un jour, [en avril 1871], que j’allais porter de l’ouvrage, j’ai été incorporé aux Pupilles de la Commune en formation à la caserne du Prince-Eugène. J’ai été habillé, équipé et armé d’un fusil à tabatière. Pendant la Commune, j’ai aidé à construire des barricades dans les rues avoisinantes. » Le 25 mai, continue le rapport, alors que les troupes attaquaient le quartier de l’Entrepôt, Xe arr., Duburot, en compagnie de seize pupilles, « seize vauriens », va à la barricade élevée rue de l’Entrepôt, au coin de la rue (illisible) et il la défend jusqu’au moment de la prise. Et l’enfant poursuit son récit : « J’ai brûlé trois à quatre paquets de cartouches. Lorsque j’ai vu que les soldats arrivaient à la barricade, j’ai jeté mon fusil et je me suis réfugié à la caserne du Château d’Eau. » C’est là qu’il fut fait prisonnier. Pas de condamnation, conclut le commissaire du gouvernement, mais « gamin de Paris et conséquemment barricadier. À laisser dans une maison de correction. »

Le 4e conseil de guerre le condamna, le 23 septembre 1871, à la détention dans une maison de correction jusqu’à ses 21 ans ; motif : port d’armes et d’uniforme dans un mouvement insurrectionnel. Duburot fut enfermé au quartier correctionnel de la prison de Rouen à partir du 29 septembre 1871. En décembre 1877, six ans plus tard, son père demandait la libération de son fils, et le directeur de la 4e circonscription pénitentiaire rédigeait sur son jeune prisonnier le rapport suivant : « Sa conduite a beaucoup laissé à désirer dans les premières années de sa détention ; il était souvent puni pour sa légèreté et à cause de sa mauvaise attitude. Depuis plusieurs mois, il se montre soumis et paraît animé de bonnes intentions. Je pense que la demande formée en faveur de Debureaux ne devrait pas être accueillie favorablement, quant à présent du moins, attendu qu’il n’a pas donné de preuves suffisantes d’amendement. » Et la demande du père fut rejetée, le 2 avril 1878 ; elle ne fut prise en considération que le 15 janvier 1879, au moment du service militaire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article58019, notice DUBUROT Charles (écrit aussi DEBUROT ou DEBURAUX), version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 29 avril 2019.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/848. — Gazette des Tribunaux, 24 septembre 1871.

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