LE FOL Maurice, Ange, Edmond

Par Quentin Gasteuil, Virginie Daudin, Delphine Leneveu, Annie Pennetier

Né le 12 février 1899 à Gond-Pontouvre (Charente), fusillé le 4 juillet 1944 au champ de tir de Biard (Poitiers, Vienne) ; mécanicien à la SNCF ; résistant Front national puis au sein des FTPF et Résistance-Fer.

Maurice Le Fol
Maurice Le Fol
Archives privées Viviane Favreau

Maurice Le Fol était marié à Émilienne Pagis (décédée en juillet 1939) et père d’un enfant, André, né en 1923. Demeurant à Nantes au 16 rue Stephenson, il travaillait comme mécanicien au dépôt de Nantes-Mauves. Un rapport des Renseignements généraux daté du 14 octobre 1922, adressé au préfet, mentionne sa présence en tant que président de séance à l’occasion d’une réunion publique organisée par les syndicalistes des Fédérations majoritaires et unitaires des cheminots à la Bourse du Travail de Nantes.
Maurice Le Fol, mécanicien de route, membre de la Résistance-Ferroviaire, figure sur une liste « des agents suspects d’idées communistes » en septembre 1941. Un rapport de la direction générale de la Sûreté du 20 septembre 1941 précisait : « Au début de cette année, Le Fol s’est livré à une propagande active au sujet des gens emprisonnés, déclarant que tous les camarades internés seraient bientôt libérés. Il raconte également que son fils, qui est à l’école Livet, fait toujours partie des Jeunesses communistes. Cet individu était déjà surveillé par mes services. »
À Nantes jusqu’au mois d’octobre 1941 où il conduisait ses activités communistes, il fut arrêté le 22 octobre 1941 avec son fils André, pour rédaction de tracts, diffusion de tracts et journaux, fabrication de fausses cartes d’identité, attentats contre des policiers allemands. Ils furent internés avec le statut d’otage à Nantes jusqu’au 3 décembre 1941.Libérés, Maurice Le Fol reprit de manière plus discrète son activité et établit des liens grâce à Libertaire Rutigliano, entre Paris et Nantes pour le Front national de libération. En février 1944, il quitta son emploi de cheminot et entra en clandestinité. C’est alors qu’il fut nommé responsable politique fédéral des FTP pour les départements de la Vienne, des Deux-Sèvres et avec le sud du Maine-et-Loire ; le commissaire aux effectifs pour ces départements étant l’instituteur nantais Joseph Fraud, capitaine FTP.

Il fut à nouveau arrêté le 30 avril 1944 à Niort ou dans une de ses planques proche de Bressuire, en présence d’un agent de liaison, par la Section des affaires politiques (SAP) de Poitiers. Il détenait des tracts communistes destinés aux responsables locaux et un pistolet automatique. Il aurait, comme les autres membres de son groupe, fait l’objet d’une longue surveillance à l’approche du 1er mai 1944. Cette surveillance entraîna une série d’arrestations en Deux-Sèvres et Vienne. Il fut interné dès son arrestation à la prison de la Pierre-Levée à Poitiers (Vienne). Il fut condamné à mort par le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur de Poitiers (677) le 23 juin 1944 et fusillé au champ de tir de Biard le 4 juillet 1944 à 18 h 40 avec d’autres camarades comme Ramdane Bedja et Charles Coutant.

Il avait écrit le jour même : « Je meurs en Français, le 4 juillet 1944, que mon fils vive et soit fier de son père. Je vous embrasse tous une dernière fois. »

Maurice Le Fol a été inhumé dans le carré militaire du cimetière de La Chauvinière à Nantes où son nom est gravé sur la plaque commémorative aux cheminots résistants ainsi qu’ à Biard (Vienne).
Il obtint le titre d’Interné résistant le 18 août 1958.
André Le Fol arrêté en avril 1943, survécut à la déportation à Buchenwald.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article5806, notice LE FOL Maurice, Ange, Edmond par Quentin Gasteuil, Virginie Daudin, Delphine Leneveu, Annie Pennetier, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 8 mai 2022.

Par Quentin Gasteuil, Virginie Daudin, Delphine Leneveu, Annie Pennetier

Maurice Le Fol
Maurice Le Fol
Archives privées Viviane Favreau
Tombe au cimetière militaire de la Chauvinière à Nantes
Tombe au cimetière militaire de la Chauvinière à Nantes

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). — Arch. Mun. Nantes, 1134 W 39. — Notes Carlos Fernandez. – Notes Virginie Daudin. – Guy Krivopissko, op.cit. p.335. — MémorialGenweb .— Arch. Dép. Loire-Atlantique, 305 J, fonds Sauvage, Trochu. — État civil.

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