Par Annie Pennetier
Né le 25 mai 1832 à Issoudun (Indre) mort le 13 novembre 1871 à Versailles (Seine-et-Oise) ; professeur de lettres français ; membre de la société des Amis de l’enseignement ; maire du XIVe arr. de Paris pendant le siège de 1870 ; pédagogue militant de la petite enfance.
Fils de François Élie Ducoudray (1794-1842) professeur de latin puis principal de collège à la Charité-sur-Loire (Nièvre) puis à Issoudun (Indre), et de Marie Agathe Virginie Ouvré (1802-1875) originaire de Clamecy (Nièvre). Il eut deux frères, dont Félix Ducoudray (François Félix Émery 1842-1898, médecin et sénateur de la Nièvre) et trois sœurs, ainsi que deux demi-sœurs et un demi-frère de deux mariages précédent de son père. Il perdit son père à l’âge de 10 ans. Après le décès de son père en 1842 la famille regagna Clamecy d’où était originaire sa mère.
Il eut deux filles hors mariage de Delphine Amandine Guislaine Picart, puis épousa le 7 novembre 1871 la fille du communard Augustin Verdure (1825-1873), Maria Iphigénie Verdure (1849-1878).
Membre de La Société l’École Nouvelle qui militait pour la suppression de l’enseignement religieux et des objets de culte à l’école, il fut nommé maire du XIVe arrondissement, pendant le siège de Paris, du 9 septembre au 18 octobre 1870. Charles Élie Ducoudray prit alors les premières mesures pour assurer l’enseignement laïque et gratuit. Le 22 janvier 1871, il participa à la manifestation à l’Hôtel de Ville, avec Guillaume, dit Mouton.
Il tint un rôle précurseur sous la Commune de Paris. Les 15 et 17 mai 1871, au nom de la Société des Amis de l’enseignement, avec son frère médecin François "Félix" Émery Ducoudray et sa compagne Maria Verdure, ils présentèrent à la Commission animée par Édouard Vaillant un projet de création et d’organisation des crèches. Ce projet très précis exposait les conditions de l’accueil, l’encadrement (« 10 personnes pour cent enfants »), les conditions d’ hygiène, du bien-être des enfants, mais aussi du personnel tout en respectant une stricte laïcité.
Arrêté le 5 novembre 1871, incarcéré à la Conciergerie puis relâché avec une ordonnance, lors des Conseils de guerre de Versailles jugeant les communards. Il s’y présenta alors comme « ami de l’accusé Verdure et autorisé à le défendre », mais Augustin Verdure fut condamné à la déportation dans une enceinte fortifiée en Nouvelle-Calédonie.
Charles Élie Ducoudray mourut d’une rupture d’anévrisme à Versailles le 13 novembre 1871, cinq jours après son mariage, dans la cellule de Théophile Ferré, à qui il rendait visite après sa condamnation à mort.
Marie Verdure donna naissance à son fils posthume, Élie Charles Marius Ducoudray (1872-1902).
Par Annie Pennetier
SOURCES : J. Rougerie, Procès des Communards, Julliard, 1964, p. 165. — M. Dommanget, L’Enseignement [...] sous la Commune, op. cit., p. 41. — Suzy Cohen, L’enfance au cœur. Marie et Pauline : deux pionnières de l’école maternelle, L’Harmattan, 2006. — Procès des membres de la Commune : compte rendu "in extenso" des débats du conseil de guerre... Avec les portraits des accusés, De Laporte, 1871. — Louise Michel, Mémoires de Louise Michel écrits par elle-même, F. Roy, 1886. — Suzy Cohen, L’enfance au cœur. Marie et Pauline : deux pionnières de l’école maternelle, L’Harmattan, 2006.