DUVERNE Lazare [DUVERNE Philibert, Lazare.]

Né le 26 mai 1847 à Saint-Bérain-sous-Sanvignes (Saône-et-Loire). « Industriel ruiné par de mauvaises spéculations » ; sympathisant de la Commune de Paris ; adhérent de l’AIT ?

Il était marié, père de trois enfants. Il travailla, en 1871, « à l’avènement de la Commune dans l’arrondissement d’Autun ».
Peu avant la chute de la Commune, il fonda le journal Le Morvan, en même temps qu’il créait avec Guinot le Comité central républicain radical de l’arrondissement d’Autun. Et le journal prit parti nettement en faveur de la Commune, même après les derniers combats (extraits du journal dans Gazette des Tribunaux, n° du 15-16 décembre 1873).

Par la suite, il demeura lié avec des proscrits de Genève, avec les frères Bontemps, Alemanus père et fils. Le 6 novembre — jugement confirmé le 12 décembre 1873 — il fut condamné à quatre ans de prison, 500 f d’amende, et dix ans de privation de droits civiques (affaire dite du « complot d’Autun » : Pierre-Louis Baudot (et non Boudot), Philibert-Lazare Duverne, Jean-Lazare Guinot, Josserand — Voir ces noms).

Lazare Duverne possédait « un petit domaine situé à Blanzy », mais hypothéqué à sa valeur vénale. En septembre 1871, il recueillit un legs de 55.000 F de la succession de Segoillot, « un de ses coreligionnaires politiques » qu’il avait contribué, « pour une large part, à entraîner aux opinions démagogiques les plus dangereuses ». Segoillot l’avait inscrit sur son testament ainsi que Félix Pyat. Segoillot combattit « dans les rangs de l’armée de la Commune où il a reçu la blessure dont il est mort ». (D’après le procureur général, lettre au garde des Sceaux, 25 avril 1874 : « son cousin germain Antoine Duverne n’a pas craint, par une lettre au citoyen Delescluze, [...] de dénoncer Segoillot comme suspect et réactionnaire dans des termes qui pouvaient faire courir à ce malheureux les plus grands périls »).
Lazare Duverne fut dénoncé, en octobre 1873, pour propos subversifs, arrêté et condamné. Il n’avait subi antérieurement qu’une condamnation à 16 f d’amende pour « chasse sans permis et sans consentement ».
On trouva chez Duverne une correspondance « de nature à le faire considérer sinon comme un affilié du moins comme un adhérent » (de l’Internationale).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article58584, notice DUVERNE Lazare [DUVERNE Philibert, Lazare.], version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 16 mai 2019.

SOURCE : Arch. Nat., BB 24/803, n° 2678. — Arch Nat., F7 12526. — Notes d’A. Jeannet.

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