LE HOUÉ Joseph, Marie

Par Michèle Rault, Nathalie Viet-Depaule

Né le 12 août 1894 à Quistinic (Morbihan), mort le 27 septembre 1969 à Paris (XIVe arr.) ; cheminot puis cantonnier ; militant communiste de Paris puis d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne).

Fils d’un cantonnier et d’une cultivatrice, Joseph Le Houé quitta sa ville natale très jeune et parcourut la France avant d’être mobilisé en 1914. Après avoir été docker à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), ouvrier à Paris dans une usine de caoutchouc, il entra à la Compagnie des chemins de fer du PLM dont il fut révoqué pour avoir fait partie d’une délégation qui s’était rendue en Russie soviétique en 1926. Il travailla ensuite à la Ville de Paris comme cantonnier, habitant alors rue Mouffetard à Paris (Ve arr.) avec sa femme Camille Lhoste qu’il avait épousée en 1920.

Membre du Parti communiste depuis 1921, adhérent du syndicat régional des employés et ouvriers des communes de la Seine, militant de l’ARAC, du syndicat des locataires, du Secours Rouge, de l’Union des coopérateurs, Joseph Le Houé fut présenté par le Bloc ouvrier et paysan aux élections municipales de mai 1925, de mai 1929 dans le quartier Saint-Victor (Ve arr.), et aux législatives de 1924 (3e secteur de la Seine : 43 366 voix sur 229 785 inscrits) de 1928 (2e circonscription du Ve arr. : 1 734 voix au premier tour et 1 285 au second, sur 14 259 inscrits).

Le 24 mars 1929, alors assurait le service d’ordre de la conférence de la région parisienne du Parti communiste, salle Reflut à Clichy, il fut arrêté pour violences à agents et emprisonné à la Santé. Licencié de ce fait de la Ville de Paris en 1929, il fut alors employé à la voirie de la ville d’Ivry-sur-Seine et vint habiter les HBM de la société des logements économiques.
La commission des cadres lui demanda de remplir une autobiographie le 2 octobre 1932 mais la brièveté de ses réponses, l’absence d’explication sur son arrestation et son emprisonnement de huit mois en 1929 (il précise seulement « barrage avec le cheptel » pour décrire l’affrontement avec des policiers qui fit un mort chez les agents) et le faible niveau politique dont témoigne ses réponses, indisposèrent. Il fut classé B (à écarter des responsabilités) ce qui ne fut pas suivi d’effet. La commission enquêta sur son attitude devant le tribunal sans trouver d’éléments fiables sur sa volonté de fuir ses responsabilités.

Secrétaire du sous-rayon d’Ivry, Le Houé milita aussi au Comité intersyndical en 1932, à l’Union confédérale des locataires et assura la présidence de la section locale des locataires en 1935 (Pellicot, Lhemann, Réveillaut, membres du bureau). Il fut suspendu de son emploi municipal le 29 avril 1940 et arrêté le 15 juillet 1941.

Toujours Ivryen à la Libération, il mourut le 27 septembre 1969 à Paris (XIVe arr.).

Sa fille René, née le 27 septembre 1929 à Paris Ve arr., dactylographe titulaire du Brevet élémentaire, fut arrêtée pendant la guerre. Elle travailla à la mairie d’Ivry. Elle avait adhéré à la CGT en 1947, au Parti communiste en 1949 et était domiciliée à Ivry, rue Marcel Hartmann.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article5863, notice LE HOUÉ Joseph, Marie par Michèle Rault, Nathalie Viet-Depaule, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Michèle Rault, Nathalie Viet-Depaule

SOURCES : RGASPI, 495 270 1518. — Arch. Fédération communiste du Val-de-Marne. — Arch. Nat. F7/13119. — Arch. PPo. 320. — Arch. Dép. Seine, D 2 M 2, n° 52. — Arch. Com. Ivry. — G. Lachapelle, Les élections législatives, op. cit.L’Humanité, 3 mai 1924. — Bernard Chambaz, L’implantation du Parti communiste français à Ivry pendant l’entre-deux-guerres, Mémoire de Maîtrise, Paris I, 1971. — État civil de Quistinic et de Paris (Ve et XIVe arr.).

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