Né le 30 mars 1850 à L’Isle-sur-le-Doubs (Doubs) ; relieur ; garde national sous la Commune de Paris.
Son passé était chargé : le 17 août 1863, il fut condamné, pour vol, à la maison de correction jusqu’à l’âge de quinze ans ; il encourut ensuite, jusqu’en 1872, sept autres condamnations dont cinq pour vol (deux mois à cinq ans de prison) et une le 20 avril 1867, pour mendicité ; au total, il passa 32 mois incarcéré.
Lors du Siège de Paris, il s’engagea comme volontaire au 108e régiment de ligne, se battit à Bry-sur-Marne et au Bourget. Il était orateur au club Saint-Paul (IVe arr.). Après le 18 mars 1871, un voisin le poussa à s’engager au 73e bataillon fédéré, 7e compagnie ; il avait auparavant combattu à Issy, au Moulin-Saquet et ailleurs ; il reconnut avoir aidé à l’incendie du Palais de Justice et à celui du Grenier d’Abondance ; brûlé à la main par un jet de pétrole, il fut soigné à l’ambulance de la place Vendôme, mais n’y resta pas : « il y avait trop de réactionnaires », dit-il. Arrêté au Havre le 2 juillet en flagrant délit de vol, il s’expliqua sans forfanterie ni cynisme devant le 6e conseil de guerre : « J’étais persuadé que la Commune pouvait gagner [...] Je n’hésite pas à dire que mes sympathies allaient à la Commune ; ce gouvernement, si nous avions réussi, pouvait vivre tout comme un autre. »
Il fut condamné, le 7 septembre 1872, aux travaux forcés à perpétuité, et amnistié en août 1880.
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/776 et BB 27. — Gazette des Tribunaux, 8 septembre 1872. — Fontoulieu, Les Églises de Paris sous la Commune, op. cit., p. 317.