EYRAUD Jules, Michel, Joseph

Il était marié. Il avait été musicien au 98e régiment de ligne et libéré avec un certificat de bonne conduite ; il fut, pendant le 1er Siège de Paris, lieutenant au 239e bataillon de la Garde nationale, 2e compagnie de marche. Il alla aux forts de Vanves, de Bicêtre, à Ivry ; il fut nommé ensuite commandant de place au fort d’Ivry.
Traduit devant le 6e conseil de guerre, il y fut accusé d’avoir notamment composé le peloton d’exécution pour le sieur Philbert et d’avoir siégé à la cour martiale ; on dit par contre qu’il avait fait relaxer un prêtre d’Ivry. Le rapport mentionna de lui des « réflexions humanitaires et justes » ; il y développait « quelques sentiments qui sembleraient émaner d’un ouvrier presque honnête, respectant un peu la religion et le gouvernement légal ». Il professait que bien des gardes nationaux avaient servi la Commune parce qu’ils auraient sans cela été réduits à la misère, et que les pêcheurs en eau trouble y avaient été nombreux. Il avait quitté Paris le 25 mai 1871, y était revenu fin juillet et s’était alors présenté à la justice qui l’avait libéré ; c’est à la suite d’une plainte déposée par lui contre sa femme pour adultère qu’il fut dénoncé par elle, qui, sous la Commune, était économe des officiers d’état-major du fort d’Ivry. Il fut condamné par contumace, le 21 novembre 1871, par le 6e conseil de guerre, à la déportation simple, puis une deuxième fois, par le 14e conseil de guerre, cette fois-ci à la peine de mort. Il vit sa peine commuée en travaux forcés à perpétuité, le 9 janvier 1873 ; peine commuée en déportation simple le 15 novembre 1879.