LEMARQUIS Jean, Georges

Par Roger Martin, René Lemarquis

Né le 16 juin 1900 à Gérardmer (Vosges), mort le 24 novembre 1977 à Golbey (Vosges) ; cheminot puis ouvrier du bâtiment ; militant syndicaliste, secrétaire de l’Union locale unitaire de Gérardmer jusqu’en 1935 ; membre du secrétariat fédéral du Parti communiste des Vosges (1936-1939).

Fils d’un sagard (scieur) et d’une tisserande, Jean Lemarquis, qui avait obtenu son Certificat d’études primaires fut d’abord à treize ans peintre en bâtiment. Il travailla ensuite dans le textile puis fut successivement papetier, sagard, machiniste sur machine à bois, électricien monteur de lignes. Pendant son service militaire au 170e RI il fut versé comme téléphoniste au service des liaisons. Il adhéra au syndicat CGT des Métaux en 1919, alors qu’il travaillait à la tréfilerie Gantois de Saint-Dié (Vosges). Quelques semaines plus tard, il quittait Saint-Dié pour Nancy (Meurthe-et-Moselle), où il travailla comme agent de train. Membre du syndicat des cheminots, il participa à la grève de mai 1920 et fut blâmé par la direction de la Compagnie de l’Est ; il préféra alors quitter son emploi et vint à Gérardmer où il se maria en mai 1925 avec Berthe Demangeat ouvrière tisserande. Ils eurent un fils. Ouvrier du bâtiment dans cette ville, il adhéra à la CGTU, puis milita dans les rangs du Parti communiste à partir de 1926.

En 1932, Jean Lemarquis appartenait à la cellule de Gérardmer dont Charles Thomas* était le secrétaire. Secrétaire du syndicat CGTU du Bâtiment, il fut aussi secrétaire de l’Union locale CGTU de Gérardmer jusqu’à la fin de l’année 1935. Il participa activement à l’organisation de la grève des carriers des Vosges en 1934 et à celle des ouvriers du textile le 1er mai de la même année. Sa femme fut licenciée pour avoir fait circuler une liste de souscription pour les manifestants poursuivis lors de la journée du 1er août 1934 contre la guerre. En 1933, il assista au VIIe congrès national de la CGTU tenu à Paris les 23-29 septembre. Candidat au conseil général dans le canton de Gérardmer en 1934, il obtint 15,5 % des suffrages exprimés et se retira pour le radical-socialiste sortant. Après la réunification syndicale dans les Vosges (décembre 1935), Jean Lemarquis fut désigné comme secrétaire administratif de l’UD-CGT et devint permanent en juin 1936 ; il s’installa alors à Épinal, où, affecté à la cellule du quartier d’Ambrail, il fit partie du secrétariat fédéral du Parti communiste qui venait d’être constitué (auparavant, les Vosges dépendaient du secrétariat régional de Nancy) puis fut secrétaire départemental en 1939. Il ajouta à ces différentes responsabilités celle de délégué de la sixième région du syndicat du Textile (Meurthe-et-Moselle, Meuse, Haute-Saône et Vosges). Un Lemarquis, de la Fédération du Textile, fut délégué au XXXIe congrès national de la CGT (Nantes, les 14-17 novembre 1938). Il s’agit sans doute de lui. Il fut élu, en remplacement de Gaston Thirion, secrétaire de l’UD-CGT par le congrès de Saint-Dié, en avril 1938. Il conserva cette fonction jusqu’à la déclaration de guerre.

À l’occasion de son autobiographie du 30 novembre 1937, la commission des cadres qui avait relevé sa qualification dans le service des liaisons, souligna, à propos de ses lectures, le passage : « je lis tout ce qui me tombe sous la main ». Elle lui reprochait l’absence totale d’« opinion sur le trotskysme, Doriot, etc. » et sur la répression.

Jean Lemarquis passa la guerre en captivité en Allemagne ; après la Libération, il retrouva des fonctions de permanent de l’UD-CGT, et au sein du secrétariat fédéral du Parti communiste jusqu’en 1957. Il fut, après 1945, le candidat du Parti communiste à de nombreuses élections (législatives et au Conseil de la République).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article5899, notice LEMARQUIS Jean, Georges par Roger Martin, René Lemarquis, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 7 mai 2009.

Par Roger Martin, René Lemarquis

SOURCES : Arch. Nat. F7/13130, année 1932. — RGASPI : 495.270.2163 : autobiographie du 30 novembre 1937 (A1). — L’Est ouvrier et paysan, 1933-1935. — Les Vosges ouvrières, 1937-1939. — Les Vosges nouvelles, de 1945 à 1957. — Témoignage de Jean Lemarquis.

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