FERRAT Paul

Né le 11 septembre 1824 à Bastia (Corse) ; mort le 28 janvier 1881 à Paris ; se disait homme de lettres ; il servit la Commune de Paris au titre de membre du Comité central ; déporté en Nouvelle-Calédonie.

La famille paternelle de Paul Ferrat était originaire de La Mure (Isère) ; son père, Claude, avait été militaire et gendarme ; l’un de ses frères, compromis aux Cent Jours, était entré pour se cacher dans la légion où servait Claude Ferrat. Celui-ci fut assassiné en Corse alors que l’enfant avait quarante jours ; la mère, Marie-Louise Rinesi, illettrée, non mariée, revint à La Mure, mais ne put hériter.
Comment avait-il vécu, s’était-il formé ? Autant d’inconnues. Paul Ferrat était arrivé à Paris à l’âge de quatre ans et n’avait aucun nom en politique avant 1870 ; il se défendit d’appartenir à l’Internationale, bien que le conseil de guerre, en 1871, ait confondu son cas avec celui d’Assi et de Verdure ; toutefois, il aurait assisté à des réunions de clubs.
En 1871, il était garde national depuis le 16 mars et délégué de sa légion au Comité central dont il signait la proclamation publiée au Journal officiel du 30 mars. Est-ce l’origine de sa popularité ? Le 18 mars 1871, il fut délégué comme maire du VIe arrondissement, jusqu’aux élections du 26 ; il recueillit à celles-ci 2 062 voix sur 9 499 votants (cf. J.O. Commune, op. cit., 31 mars). Au début d’avril, il fut élu chef du 80e bataillon (Ménilmontant, XXe arr.) qui servit fréquemment à Issy. En pleine séance du Comité central dont il était membre, on l’arrêta, le 22 avril, car il s’était opposé aux empiètements de Cluseret ; emmené au Cherche-Midi, il fut libéré sur intervention de ses hommes, après quinze jours.
Traduit devant le 3e conseil de guerre, il protesta avoir lutté « à visage découvert contre les actes odieux et le despotisme de la Commune », avoir favorisé la libération de Chanzy et protesté activement contre « les dictateurs au Comité de Salut public ». Profession de foi et témoignages insuffisants, puisqu’il fut condamné, le 2 septembre 1871, à la déportation dans une enceinte fortifiée. La date précoce du jugement en expliquait-elle la sévérité, contre laquelle il s’éleva ? Détenu un temps à l’île d’Oléron, il fut noté pour son indiscipline. Il arriva à Nouméa le 8 décembre 1873, puis fut amnistié le 15 janvier 1879.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article59036, notice FERRAT Paul, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 30 juin 2020.

ŒUVRE : Rien au catalogue de la Bibl. Nat. Il dit avoir écrit « pour des journaux étrangers ».

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/770 (île d’Oléron, 14 septembre 1872). — Arch. Min. Guerre, 3e conseil de guerre (n° 29). — Enquête parlementaire, op. cit. (séance du Comité central, 21 avril). — Murailles... 1871, op. cit., pp. 7 et 17. — P. V. Commune, op. cit., 28 mars. — Note de Louis Bretonnière. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.

ICONOGRAPHIE : G. Bourgin, La Commune, 1870-1871, op. cit., p. 252. — Arch. PPo., album 286/43.

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