FESNEAU Jacques, Marie, Antonin, Frédéric

Par François Gaudin

Né le 23 mai 1818 à Cheverny (Loir-et-Cher), mort le 27 août 1903 à Paris ; représentant, négociant en vins à Paris ; maire de Cette (Hérault) en 1870, sympathisant de la Commune.

Né dans un milieu viticole, Fesneau était établi à Paris comme représentant en vins à la fin de la monarchie de Juillet. En 1848, il était avec Charles Lagrange aux Tuileries lorsque ce dernier lut l’acte d’abdication de Louis-Philippe. Sous le Second Empire, il fit partie de l’opposition.

Présent à Cette (aujourd’hui Sète) le 4 septembre 1870, il s’empara de la mairie, proclamant la République et la dissolution du conseil municipal. Il fut confirmé dans la fonction de maire par le nouveau préfet, Eugène Lisbonne. Au cours des mois suivants, Fesneau présida les réunions de la Ligue du midi, comme commissaire-général pour l’Hérault ; il appartenait aussi au Comité central permanent de la Ligue du Sud-Ouest. Il fut délégué de Cette auprès de Gambetta. En décembre 1870, il assista aux côtés de Duportal à l’enterrement d’Alexandre Leballeur-Villiers à Toulouse.
Mêlé au mouvement communaliste de Marseille, Fesneau se vit contraint à l’exil. Il s’installa en Suisse, où il accueillit Razoua dans sa famille. En 1874, il était le trésorier de la Commission de secours aux déportés dirigée de Londres par Ranvier, et s’occupait activement de la souscription. Avec Gambon et Cluseret, il publia le Bulletin de la Commune (1874-1875, au moins neuf numéros) qu’on pouvait acheter chez lui, au 52, quai des Eaux-vives, à Genève. Il fut aussi un des 54 « proscrits de la Commune » signataires de l’adresse Au citoyen Garibaldi, quatre pages imprimées, Genève, 27 janvier 1875 (Arch. Claris, IFHS). Le 15 septembre 1875, lors d’une réunion provoquée par Cournet, à la brasserie Schiess, il entra violemment en conflit avec ce dernier pour des questions de dettes, et ils s’accusèrent mutuellement de détournements et de dilapidations.
Le 30 décembre 1888, Fesneau signa avec Cluseret, Félix Pyat, Protot, Châtelain, etc., une proclamation intitulée « La Commune », qui fut publiée dans le Messager du Midi.

Fesneau, qui s’était remarié suite au décès en 1883 de son épouse Auxiliatrice d’une maladie qu’elle avait contractée en Suisse, mourut en août 1903 à Belleville, où il était le voisin de Camélinat. En janvier, la ville de Paris lui avait accordé un secours de 500 francs.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article59064, notice FESNEAU Jacques, Marie, Antonin, Frédéric par François Gaudin, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 29 avril 2021.

Par François Gaudin

SOURCES : Arch. PPo., B a/431, a/432, a/1015n, a/1016 et listes de contumaces. — Lucien Descaves, Philémon..., op. cit., pp. 73 et 199. – Jacques Blin, Portrait-robot d’un républicain-révolutionnaire, Frédéric Fesneau. Cette au temps de la Commune (1868-1880), Sète, éd. Flam, 2011. — Messager du Midi, 31 décembre 1888, p. 3. — La Lanterne, 31 août 1903, p. 3. — Tony Révillon, notice biographique dans Eugène Razoua, Les grands jours de la République, Paris, A. Cinqualbre, 1878, pp. XIX-XXVII. — Actes du Gouvernement de la défense nationale, t 1., Paris Librairie des publications législatives et Librairie Germer-Baillère et Cie, 1876. — Notes de Louis Bretonnière.

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