FIMBERT François, Prosper

Né à Paris le 7 décembre 1836 ; graveur tabletier ; adhérent de l’AIT ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.

Il était marié ; père de deux enfants. « Il a reconnu avoir été affilié à l’Internationale en 1868 ; mais il a prétendu n’avoir jamais payé de cotisation, ni assisté aux réunions. » Un Fimbert était membre de la section Hôpital Saint-Louis en 1870 (cf. Dict., t. IV, p. 56).
Fimbert habitait à Paris, rue Saint-Maur ; le 10 juin 1871, il déménagea pour aller habiter, sous le nom de François, rue Lévêque, où il fut arrêté le 12 septembre suivant.
Durant le 1er Siège, Fimbert appartint à la 3e compagnie de marche du 128e bataillon de la Garde nationale. Il aurait été désarmé le 23 mars 1871 pour refus de service. Admis quelques jours plus tard comme employé à la mairie du XIe arr., il aurait abandonné volontairement ce service le 10 avril parce qu’il ne savait pas assez écrire. Il fut arrêté le 15 avril et détenu jusqu’au 7 mai pour un motif qu’il ignora, dit-il. Il résulta de l’information que Fimbert avait été incarcéré à la suite de détournements de denrées commis dans l’exercice de son emploi. Champy le fit libérer et il entra dans une compagnie sédentaire du 153e bataillon. Envoyé, le 15 ou le 16 mai, à la porte Bineau, il s’esquiva en cours de route. Il est toutefois indiqué qu’il combattit sur les barricades après l’entrée des troupes versaillaises. On lui reprocha également d’avoir fabriqué des bottes de paille, de les avoir portées dans le corps de garde de la caserne du faubourg du Temple et d’y avoir mis le feu avec du pétrole et de la résine. Le jeudi 25 mai, il se serait fait délivrer un bon de 3 000 Francs pour payer la solde des défenseurs d’une barricade et se serait approprié le montant du bon touché en billets de banque à la mairie du XIe arr.
Le 6e conseil de guerre le condamna à la peine de mort le 16 avril 1872. À l’audience, Fimbert se montra « inconvenant envers son défenseur d’office ». La peine fut commuée en travaux forcés à perpétuité, le 20 juillet 1872, puis en quinze ans de travaux forcés, le 15 novembre 1879.
Employé comme tailleur à l’Île Nou, il était noté ainsi à une date inconnue : « Très bonne conduite. Tranquille et soumis. Constitution faible. » Sa femme, qui avait été autorisée à le rejoindre, refusa finalement. Fimbert ne consentit pas, du moins pendant un temps, à former un recours en grâce. Il fut amnistié en 1880.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article59126, notice FIMBERT François, Prosper, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 1er juin 2019.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/753, n° 5.282 et BB 27.

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