FOREST Jacques, Barthélemy, Alfred

Né le 27 juin 1844 à Paris ; probablement communard ; adhérent de l’Internationale.

Son père, avocat à la Cour impériale, l’envoya faire son droit à Caen en 1864-65. Mais le jeune Forest surtout préoccupé de s’amuser, renonça rapidement à poursuivre ses études. Il rompit alors avec sa famille et mena une vie de bohème. En juin 1869, il quitta la France pour échapper à la conscription et se fixa en Belgique. En janvier 1870, bien que considéré comme déserteur, il rentra en France. La justice militaire le fit alors poursuivre. En septembre 1870, Forest se trouvait de nouveau à Bruxelles. Dès son arrivée dans cette ville, il fréquenta de manière assidue les milieux avancés. Il prit la parole à plusieurs reprises, en particulier lors d’un meeting tenu en janvier 1871 par le Cercle libre des Républicains socialistes.
La période qui suit est plus obscure. On sait toutefois qu’il séjourna à Paris du 19 mai au 16 août 1871. Prit-il part à la Commune ? C’est probable vu les nombreux contacts qu’il entretenait avec les révolutionnaires parisiens, en particulier avec un nommé Sinoir, commissaire de police fédéré.

De nouveau à Bruxelles durant la deuxième quinzaine d’août 1871, il fut appelé à prononcer un discours sur la tombe de Tridon lorsque ce dernier mourut à la fin du mois.
Fin 1871 et début 1872, Forest fréquenta assidument les séances de la section bruxelloise de l’AIT. Il se disait l’ami de Vallès et de Rochefort, et déclarait publiquement qu’il était regrettable que la France n’ait pas compris les principes de la Commune. En mars, à la suite de différends avec d’autres membres, sa présence ne fut plus tolérée aux réunions de l’Internationale.
Malgré une intervention auprès de Brismée, Forest fut désormais tenu à l’écart. Aigri, il publia alors un violent pamphlet contre l’Internationale dans un petit journal intitulé En avant ! qu’il lança à cet effet. En mai, Forest figurait parmi les collaborateurs d’une feuille violemment anti-cléricale, le Polichinelle du Vatican.
Les années qui suivirent furent plus calmes. En 1877, Forest résidait toujours en Belgique. Sous le pseudonyme d’Armand Karl, il dirigeait un café-concert bruxellois. Sans doute retourna-t-il en France après l’amnistie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article59287, notice FOREST Jacques, Barthélemy, Alfred, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 7 juin 2019.

SOURCE : F. Sartorius, J.-L. De Paepe, Les Communards en exil. État de la proscription communaliste à Bruxelles et dans les faubourgs, Bruxelles, 1971. — Notes de M. Cordillot.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable