Né à Paris le 3 juillet 1830 ; communard.
Marié ; profession assez mal définie : avant 1870, il aurait vendu des cravates à treize sous pièce, sous les portes cochères ; Fontoulieu le présente comme un « repris de justice », peut-être parce qu’il avait été condamné, à Melun, à quinze mois de prison pour vol. On le dit également placier en fleurs.
Estropié — il traînait la jambe droite — il fut libéré de la Garde nationale, le 9 avril 1871 ; durant le Siège, il avait été nommé délégué de sa compagnie, — la 5e, du 153e bataillon — et membre du Comité de Vigilance du Xe arr. (il habitait alors 10, rue de la Grange-aux-Belles, dans cet arrondissement).
La Commune le nomma commissaire de police du quartier Sainte-Avoie, IIIe arr. Il « serait affilié [...] à l’Internationale » (plusieurs années avant la Commune, précise un rapport de BB 24). Peut-être est-ce lui qui, en qualité de membre de la section de l’Est de l’Association Internationale des Travailleurs, signa le manifeste contre la guerre adressé aux travailleurs de tous pays, en juillet 1870 (cf. Dict., t. IV, p. 52).
On lui reprocha d’avoir envahi l’église de la rue Charlot, IIIe arr., à la tête d’une cinquantaine d’hommes du 107e bataillon et d’avoir perquisitionné aux églises Saint-Gervais et Saint-Merri, IVe arr., Le 20e conseil de guerre le condamna, par contumace, le 24 décembre 1872, aux travaux forcés à perpétuité.
Froissard vécut à Mulhouse du métier de colporteur.
Froissard séjourna aussi en Belgique, où il arriva en février 1874, apparemment en provenance de Londres. Il s’installa alors à Bruxelles, mais n’y resta que peu de temps puisqu’il fut expulsé du pays le 21 mai 1874. Une lettre écrite de sa main, en mai 1880, nous apprend qu’il résidait alors de nouveau en Belgique, à Mons, où il exerçait la profession de dépositaire en librairie.
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/865, n° 7074. — Arch. Min. Guerre, 20e conseil, n° 654. — Arch. PPo., listes de contumaces. — Fontoulieu, Les Églises de Paris sous la Commune, op. cit., prétend à tort qu’il fut tué et son cadavre reconnu, le 29 mai, au Père-Lachaise. — Arch. Gén. Roy. Belgique, dossier de Sûreté, n° 276766 (en 1880). — F. Sartorius, J.-L. De Paepe, Les Communards en exil. État de la proscription communaliste à Bruxelles et dans les faubourgs, Bruxelles, 1971. — Notes de M. Cordillot. — Note de Louis Bretonnière.