GASC Charles, Jean

Par Jean-Louis Robert

Né le 31 janvier 1822 à Paris 11e arrondissement ancien  ; ingénieur civil, collectionneur et artiste peintre  ; communard.

Curieuse vie que celle de Charles Jean Gasc : d’une famille aisée (son frère fut bonapartiste et préfet de Napoléon III…), Gasc fut d’abord ingénieur civil (il travailla notamment en Espagne pour les chemins de fer). Mais le jeune Gasc fut tôt un passionné d’art et de collection. Il vint également tôt aux idées républicaines et socialistes. Dès 1848, il revendait des dessins au profit des petits journaux socialistes.
Grand collectionneur, en liaison un temps avec Delacroix, il découvrit en Espagne l’œuvre de Velasquez qui lui donna le goût de la peinture sur éventail. Sa vie changea radicalement en 1864-1865, lorsqu’il décida de se consacrer à sa peinture. Il quitta son logement du 192 avenue des Champs Élysées pour s’installer à Belleville, rue de Vincennes, puis rue des Bois (XIXe arrondissement). Il exposa aux salons de 1864, 1865 et 1870.
Habitant ensuite 41 rue Lepic puis 32 ou 33 boulevard Ornano (XVIIIe arrondissement), Gasc devint à compter de l’été 1869 un des orateurs les plus assidus et les plus vifs des clubs du XVIIIe (club de la reine blanche, club de l’avenue Clichy…). En avril 1870, il appela à l’abstention contre le traquenard plébiscitaire. Après le 4 septembre, il dénonça la politique capitulatrice de Favre en novembre et regretta l’échec du 31 octobre. En décembre, il en appela au socialisme et à fusiller les traitres à la patrie.
Pendant la Commune, il fu nommé le 13 mai, commissaire attaché la sûreté générale et occupa la fonction de chef du service des mœurs.
Le 12 août 1871, la 9e chambre du tribunal correctionnel de la Seine condamna Charles Gasc à quinze jours de prison pour « usurpation de fonctions ». Peine bien légère qui conduisit Gasc à quitter la France très vite après avoir purgé sa peine. Il se rendit d’abord en Belgique, à Anderlecht. Puis il partit en Suisse. Il fut un des 54 « proscrits de la Commune » signataires de l’adresse Au citoyen Garibaldi, quatre pages imprimées, Genève, janvier 1875 (Bibl. IFHS, archives Claris). L. Descaves fait allusion à cette présence à Genève dans Philémon..., op. cit., p. 304. Sa fille, Elvire Berthe Gasc, née à Chartres, Eure-et-Loir, le 7 février 1857, y épousa en 1873 le fils de Léopold Decron, architecte communard.
Gasc revint en France, à une date inconnue. Son atelier est encore signalé 41 rue Lepic (XVIIIe arr.) en 1882 et 1885. On ignore son sort ensuite.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article59952, notice GASC Charles, Jean par Jean-Louis Robert, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 9 octobre 2022.

Par Jean-Louis Robert

SOURCES  : État-civil de Paris ; AN, BB 24/270 ; site Farcy ; APP, DB/511 ; Arch. Gén. Roy. Belgique, dossier de Sûreté, n° 246749 (en 1880). — F. Sartorius, J.-L. De Paepe, Les Communards en exil. État de la proscription communaliste à Bruxelles et dans les faubourgs, Bruxelles, 1971. — Notes de M. Cordillot. — Dictionnaire général des artistes de l’école française, t. 1 et 2, 1882 et 1885. — La Patrie en danger, 29 octobre 1870, 25 novembre 1870. — Le Figaro, 28 décembre 1870. — La Marseillaise, 28 avril 1870. — La Liberté, 19 novembre 1869 ; site http://www.marquesdecollections.fr. – Fiche de Charles Gasc. — Site de la cour des comptes. – Dictionnaire historique et biographique www.ccomptes.fr/fr/biographies. — Fiche d’Henri Decron.

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