GASPARD Marie [née SCHMITT Marie]

Elle était mariée, sans enfant ; son mari, Gaspard Charles, Léon, était fabricant d’objets de petit équipement militaire. « Ancienne fille publique », elle avait été condamnée, en 1863, à six mois de prison pour vol.

Sous la Commune de Paris, elle accepta avec son mari la cantine du 101e bataillon fédéré ; on la vit en uniforme de fédéré, portant une carabine en bandoulière et suivant son bataillon ; elle alla à Arcueil et prétendit être rentrée à Paris le 10 mai 1871 et ne pas avoir pris part aux combats de rue. D’après des témoignages, elle ne serait revenue à Paris que le 20, serait sortie en uniforme et en armes du 20 au 25 et aurait pris part à la défense de la Butte-aux-Cailles (XIIIe arr.) ; elle fut arrêtée le 26 juin.

Pendant l’insurrection, elle avait noué des relations avec un officier du 101e bataillon, et, son mari arrêté, elle vécut en concubinage avec lui. Elle fut accusée aussi d’avoir pillé une maison à Arcueil, maison où elle s’était établie — le château du marquis de la Place.

Elle fut condamnée, le 7 mai 1872, par le 6e conseil de guerre, à la déportation dans une enceinte fortifiée. Partie le 10 août 1873 de la rade de l’île d’Aix sur La Virginie, en même temps que Louise Michel, elle arriva le 8 décembre suivant en Nouvelle-Calédonie. Elle fut détenue dans la presqu’île de Ducos.

Sa peine fut remise le 8 mai 1879 sous condition d’un arrêté d’expulsion.