GAUTHIER Jean-Marie

Chef de groupe de l’AIT à Lyon en 1867 (Testut : Arch. PPo., B a/439), Jean-Marie Gauthier quitta l’Internationale en avril de cette même année. Il « prévoyait et souhaitait le renversement de l’Empire, mais, comme ses collègues de Paris et de Rouen, il déplorait la hâte et l’acharnement qu’on déployait en vue d’un simple changement de régime politique qui laisserait nécessairement intacte la situation des ouvriers et dévoyait les énergies révolutionnaires » (Arch. Mun. Lyon, I 2/55, pièce 27).
Il était, à Lyon, une des figures les plus représentatives du socialisme proudhonien et, suivant le mot d’Albert Richard, « il possédait son Proudhon sur le bout du doigt ». (Revue politique et parlementaire, janvier 1897, p. 68.)
Selon Streten Maritch (Histoire du mouvement social sous le Second Empire à Lyon, Paris, 1931, p. 148), il était indicateur appointé de la préfecture de police — il émargea pour 100 f en avril 1867 (cf. J. Rougerie, « La Première Internationale à Lyon, 1865-1870 » Annali, 1962).
Jean-Marie Gauthier présida la délégation des ouvriers lyonnais à l’Exposition universelle de 1867, et devint membre de la Commission ouvrière fondée à Paris à cette occasion.
Voir Pelloux.
Dans son étude, J. Rougerie a donné d’importants extraits d’une lettre de Jean-Marie Gauthier au journal La Coopération, 6 février 1868, dans laquelle ce dernier fait part de ses réflexions sur l’intervention de l’État dans le mouvement coopératif, l’alliance du capital et du travail, le crédit, etc.