LE TULZO Camille

Employé principal puis chef de groupe à la cellule « primes » du Service régional Matériel et Traction du Réseau Ouest, membre de la CGT, Camille Le Tulzo signa, le 30 novembre 1947, un appel en faveur de la création d’un syndicat FO dans son secteur. Lors de la création, en mars 1948, de la Fédération FO des cheminots, il fut élu secrétaire général du secteur de Paris-Ouest-Rive droite (Saint-Lazare) de la nouvelle fédération. Refusant d’appliquer les directives confédérales et fédérales qui interdisaient toute participation des structures FO au sein du comité d’entente (CGT, CFTC...), Camille Le Tulzo signa avec Georges Hérambourg, au nom de Force ouvrière, des tracts communs. Ce qui entraîna de vifs remous au sein de sa fédération. D’autant plus que la même situation fut constatée au sein de l’Union Sud-Ouest. Le bureau fédéral décida par 25 voix et quatre abstentions (Fernand Laurent, André Lafond, Jean Mariage et Camille Lacueille — les abstentionnistes justifièrent leur vote par le fait que des mesures différentes et moins sévères furent prises pour l’Union Ouest que pour celle du Sud-Ouest) de faire convoquer le bureau de l’Union Ouest. Celui-ci fit procéder le 12 juin 1949, par dix voix contre trois et trois abstentions, au remplacement de Camille Le Tulzo au poste de secrétaire général de son secteur. La presse nationale, notamment Franc-Tireur, fit état de sanctions prises à l’intérieur de la Fédération FO des cheminots. Le conseil d’administration de l’Union Ouest fit savoir le 5 juillet suivant que : « ...quelques camarades qui ont demandé des explications qui leur furent fournies sur la position prise par le secrétaire du secteur de Paris, Le Tulzo, et le secrétaire d’Union, Georges Hérambourg, en ce qui concerne les Comités d’entente. Pour réparer certaines erreurs, pour répondre à certains mensonges répandus volontairement afin de nuire à l’organisation, nous tenons à affirmer qu’aucun camarade n’a été exclu de l’organisation. Ni Le Tulzo, ni Georges Hérambourg n’ont fait l’objet d’une mesure d’exclusion. Néanmoins Le Tulzo s’est vu retirer son mandat de secrétaire de secteur à la majorité des syndicats le composant. Quant à Georges Hérambourg, il est toujours secrétaire d’Union. » (Le Rail syndicaliste, 19 juillet 1949).
Malgré cette décision, Camille Le Tulzo continua à militer au sein de Force ouvrière. Le 2 avril 1950, il devint secrétaire du secteur de Paris-Ouest, en remplacement de Pierre Souques. Lors du congrès de l’Union Ouest, qui se tint en avril 1952 à Nantes, il fut élu secrétaire de cette union et membre du conseil national de la fédération. Mais fin septembre 1953, il abandonna ses fonctions de secrétaire de l’Union Ouest et de secrétaire du secteur de Paris-Ouest pour se consacrer à la direction du syndicat de Paris-Ouest-Rive droite. Il fut remplacé par Edmond Questerbert au poste de secrétaire de secteur.
Camile Le Tulzo n’eut, par la suite, aucune responsabilité, ni nationale, ni régionale. Sa présence fut encore signalée en juin 1961 lors du congrès fédéral qui eut lieu à Puteaux (Seine, Hauts-de-Seine). En retraite, il se retira à Saintes (Charente-Maritime) ou dans sa région. Il fut, au début des années 1980, secrétaire adjoint de la section des retraités du syndicat de Saintes. Il participa jusqu’en 1985 au moins aux réunions des retraités de l’Union régionale de Bordeaux.
Son épouse, Georgette, employée principale puis chef de groupe à Paris-Saint-Lazare, fut également une adhérente Force ouvrière. Elle participa en avril 1952 à Nantes au congrès de l’Union Ouest et en juin 1961 à Puteaux à celui de la fédération.

Il s’agit probablement de Camille, François, Jean, Julien Le Tulzo, né le 13 mai 1923 à Lorient (Morbihan) et décédé le 11 juillet 2008 à Saintes (Charente-Maritime).