Né le 27 décembre 1843 à Saint-Louis (Haut-Rhin), mort à Paris le 12 mai 1921 ; célibataire ; courtier de commerce ; membre de la Commune de Paris.
Charles Gérardin exerça la profession de commis-voyageur — courtier en tapisserie — pour le compte d’une maison allemande. Un moment prisonnier en 1870, il écrivit du camp d’Erfurt une lettre qui s’achève sur la formule « Vive la République démocratique et sociale ! ». Libéré, il rejoignit Paris et fut élu chef du 257e bataillon de la Garde nationale — Voir Jaclard. Son beau-frère Aminthe Dupont l’introduisit dans les milieux révolutionnaires. Son patriotisme d’Alsacien, ses amitiés le poussaient ; en tant que délégué des vingt arrondissements, il fut un des signataires de l’Affiche rouge du 6 janvier 1871, proclamation au peuple de Paris pour dénoncer « la trahison » du gouvernement du 4 septembre et pour mettre en avant trois mots d’ordre : réquisition générale, rationnement gratuit, attaque en masse. Elle se terminait par ces mots : « Place au peuple ! Place à la Commune ! » — Voir Ansel.
Il fut élu à la Commune par 7 142 voix sur 11 394 votants du XVIIe arr. le 26 mars 1871 ; le 29, il était inscrit à la commission de Sûreté générale et à celle des Relations extérieures, mandats qui lui furent renouvelés le 21 avril ; le 12 mai, il passa à la commission du Travail et de l’Échange. Il fut également délégué militaire à la Mairie du XVIIe arr. Il vota pour le Comité de Salut public et en fut membre (1er mai). Il patronna Rossel au point que, lorsque celui-ci fut arrêté par la Commune et confié à sa garde, il lui donna sa liberté et prit lui-même le large. Plus heureux que son protégé, il passa en Belgique, puis, lorsqu’il fut expulsé par mesure administrative, gagna l’Angleterre et se fixa à Londres.
Le 12e conseil de guerre le condamna, par contumace, le 30 septembre 1872, à la déportation dans une enceinte fortifiée. Il rentra en France après l’amnistie.
SOURCES : Arch. Min. Guerre, 12e conseil. — Arch. PPo., B a/429. — J. Clère, Les Hommes de la Commune, op. cit. — Chincholle, Les Survivants de la Commune, op. cit. — Note de L. Bretonnière.