LHERMITE Georges

Par Élie Fruit

Militant syndicaliste des Chemins de fer et secrétaire de la Bourse du Travail de Paris.

Employé révoqué des Compagnies, Lhermite participa au 2e congrès d’octobre 1891 qui rétablit les structures de la chambre syndicale des ouvriers et employés de chemins de fer, fondée le 3 août 1890 et qui avait été désorganisée par l’échec de la grève des cheminots du mois de juillet 1891. Il se montra favorable à la création d’un journal appartenant en propre à la chambre syndicale. Celui-ci fut le Réveil des travailleurs de la voie ferrée, dont le premier numéro fut publié le 25 mars 1892 ; Lhermite en fut le gérant. Ne paraissant, à ses débuts, que le 20 et le 25 de chaque mois, le Réveil devint hebdomadaire à partir de juin 1893.
Le 1er mai 1893, Lhermite, qui occupait également les fonctions de secrétaire de la Bourse du Travail de Paris, fut mêlé aux bagarres du Château-d’Eau, à côté du député « en blouse » Christophe Thivrier.
Lhermite représenta la chambre syndicale des employés de chemins de fer (avec Eugène Guérard) au congrès national des chambres syndicales et groupes corporatifs ouvriers qui se tint à Paris en juillet 1893. Il y fit partie de la 6e commission : celle-ci rédigea la protestation des syndicats ouvriers contre la fermeture de la Bourse du Travail ordonnée par le ministre de l’Intérieur, Charles Dupuy, le 6 juillet 1893. Cette même année, avec Eugène Guérard, Pelloutier, A. Briand et autres, il soutint l’éphémère « Ligue corporative socialiste révolutionnaire pour la défense et l’extension des libertés syndicales ».
Au VIe congrès national des syndicats qui s’ouvrit à Nantes le 17 septembre 1894, Lhermite représenta à nouveau la chambre syndicale des employés de chemins de fer ; il était porteur de deux mandats : le premier, favorable à la grève générale, le second constituant un appel à l’unité syndicale. Au VIIe congrès corporatif de Limoges, en 1895, Lhermite joua un rôle éminent, en tant que rapporteur de la 1re commission qui établit les premiers statuts de la Confédération générale du Travail.
Lhermite, militant allemaniste, tenta en octobre 1892, sous l’égide du POSR, d’implanter parmi les employés de la Compagnie de l’Est, un « cercle d’études et d’action sociales » : « Le Signal », mais l’audience de ce mouvement fut faible. Lhermitte (deux T), membre du secrétariat du POSR, fut, à titre consultatif, délégué à la Conférence nationale de ce Parti, à Paris en 1895. Il y a sans doute identité.
Adhérant à l’ordre de la Chevalerie du Travail française, Lhermite semble avoir joué un rôle très actif dans cette organisation, jusqu’en août 1895, date à laquelle Fernand Pelloutier le remplaça comme secrétaire du chantier n° 1.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article6048, notice LHERMITE Georges par Élie Fruit, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 18 avril 2023.

Par Élie Fruit

SOURCES : Arch. Nat., F7/13 594, Les Chevaliers du Travail, note du 28 avril 1908. — Arch. PPo., B a/ 1 413, dossier Syndicat « Est », note de police du 20 janvier 1893. — Compte rendu du 2e congrès de la chambre syndicale des ouvriers et employés de chemins de fer. — Compte rendu du congrès national des chambres syndicales et groupes corporatifs ouvriers tenu à Paris en juillet 1893. — 6e congrès national des syndicats de France, Nantes, 17 au 22 septembre 1894. — 7e congrès national corporatif, Limoges, 23 au 28 septembre 1895. — Le Réveil de la Voie ferrée, 25 octobre 1892. — M. Dommanget, La Chevalerie du Travail. op. cit. — J. Julliard, Fernand Pelloutier et les origines du syndicalisme d’action directe, Paris, 1971.

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