GIRONCE Osmain, Jacques

Par Claudy Chêne

Né le 8 mars 1843 à Mirepoix (Ariège) ; dessinateur-architecte ; communard déporté en Nouvelle-Calédonie.

Osmain Gironce (Le Siège et la Commune de Paris, Documents Photos, Collections Spéciales de la Northwestern University Library).

Né le 8 mars 1843 à Mirepoix (Ariège) ; d’une « famille honorable » ; demeurant à Paris ; célibataire. Sergent-major au 120e bataillon pendant le Siège, il continua à servir sous la Commune de Paris jusqu’au 10 avril 1871, puis démissionna ; il devint secrétaire du commandant Quesnot et sous-lieutenant. Il fit partie, en mai, de l’escorte qui conduisit à Bicêtre les dominicains d’Arcueil dont cinq allaient être fusillés un peu plus tard. Il rentra chez lui le 24 mai.
Condamné, le 17 février 1872, à la déportation dans une enceinte fortifiée, il fut présenté ensuite comme ayant « complètement abandonné ses idées politiques conservées au début de sa déportation ». Il obtint le 2e prix pour son projet de l’hôpital civil de Nouméa ; sa peine fut commuée, le 12 juillet 1877, en déportation simple ; le 16 mai 1878, en huit ans de détention, et remise le 15 janvier 1879. Il rentra par le Calvados. (Arch. Nat., BB 24/751. — Arch. PPo., listes d’amnistiés. — Gazette des Tribunaux, 10 février 1872.)

Après sa condamnation par le 6ième conseil de guerre, il embarque sur la Garonne le 31 juillet 1872 avec le troisième convoi de déportés pour la presqu’île de Ducos à Nouméa. (Cf. CAOM Livret personnel du déporté Osmain Gironce.) En 1878, sa peine commuée en déportation simple le conduit à l’Île des Pins. Sous les ordres du Capitaine du Génie militaire L.P. Kay, chargé des travaux de la déportation, Gironce Osmain Jacques, matricule de déportation simple n° 3202, conçoit le tracé de la conduite d’eau qui alimente le territoire pénitentiaire et le territoire militaire de l’Île des Pins. Elle alimente en eau l’hôpital, le château d’eau et les bâtiments de la 1ère commune d’Uro (La maison des vivres, la boulangerie, les ateliers, les abreuvoirs, des latrines, des fontaines et des pompes, le réservoir d’eau à incendie ainsi qu’une pièce d’eau attenante à la maison du Capitaine L.P. Kay) (Cf. Collection privée D. Billot), la plaine de Kaa et le territoire militaire de la presqu’île de Kuto. Cette conduite à ciel ouvert reçoit le nom de Kay-Moussay, noms du Capitaine du Génie militaire et du Commandant territorial, bien qu’il en soit le concepteur. Selon le docteur Théophile Mialaret en poste à l’Ile des Pins : "Il eût été peut-être plus juste de lui donner celui de Kay-Gironce, nom du déporté qui en avait effectué le tracé. [...] C’est le dernier travail de haute utilité accompli par la déportation."

Il illustre la une du journal illustré Album de l’île des Pins n°8 du 24 août 1878, édité à Uro par le déporté Léonce Rousset, d’un dessin de l’HOPITAL de la PRESQU’ILE DE DUCOS. Sur la deuxième page, il explique la désolation autour de l’hôpital après le cyclone du 23 février 1876, seul ensemble de bâtiments construits par les déportés à rester debout. Puis, il décrit la structure d’un des bâtiments hospitaliers appelé l’antichambre du cimetière, en rappelant la douleur de l’exil et la présence de la mort « Dans cette salle, si bien organisée, si bien appropriée à tous les services nécessaires, il n’y a que trois perspectives : La France qui est à 6500 lieues, l’île Nou où souffrent nos amis, la mort, qui nous attend. » Il participe au concours du monument funéraire du cimetière des déportés de l’île des pins ouvert avec la souscription lancé dans l’Album de l’île des Pins du 26 février 1879. (Album de l’île des Pins du 12 mars 1879) En juin 1879, il retrouva la France sur le Calvados.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article60502, notice GIRONCE Osmain, Jacques par Claudy Chêne, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 29 novembre 2021.

Par Claudy Chêne

Osmain Gironce (Le Siège et la Commune de Paris, Documents Photos, Collections Spéciales de la Northwestern University Library).

SOURCES : Georges Pisier, Kounié ou l’Ile des Pins, Société d’études historiques de la Nouvelle-Calédonie, Nouméa, 1972, réimpression 1985.
Théophile Mialaret, L’Ile des Pins, son passé, son présent, son avenir : colonisation et ressources agricoles, Paris, librairie Africaine et coloniale, 1897.
Collection privée D. Billot
Archives Nationales BB 24 / 751. — Arch. PPo., listes d’amnistiés. — Gazette des Tribunaux, 10 février 1872.
CAOM FR ANOM COL H 82 ZG FM, ZC H82/gironceosm. Livret personnel du déporté Osmain Gironce.
S.A.N.C (Service des archives de Nouvelle Calédonie) Notices de la déportation de 1876. — A.A.N (Archives de l’archevêché de Nouméa) Album n° 8 de l’île des pins du 24 août 1879. — Association In Memoriam, Claudy Chêne.

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