Né à Reims (Marne) le 20 novembre 1820 ; mort le 16 mars 1896 à Paris (XXe arr.) ; marié, il avait un fils d’une vingtaine d’années en 1871 ; courtier en librairie, chef de bataillon sous la Commune de Paris.
Girot avait travaillé à Reims comme fileur et on le présentait comme « victime du 2 décembre ». En 1854, il avait fait l’objet d’une condamnation à trois ans de prison et 100 F d’amende pour société secrète.
En 1870, il était établi à Charonne (Paris), courtier en librairie ; durant le Siège, il fut élu capitaine et commanda le 74e bataillon de la Garde nationale. Il conserva son grade sous la Commune ; mais le 15 avril 1871, à 10 heures du soir, il refusa d’emmener ses hommes à la Porte Maillot, parce qu’ils avaient faim, étaient épuisés par trois jours de garde et que leurs fusils étaient de mauvaise qualité ; son chef d’escadron d’état-major l’envoya au Cherche-Midi et obtint des hommes qu’ils prennent leur garde. Girot traduit devant la cour martiale fut condamné à mort le 18 avril comme « coupable d’avoir refusé de marcher à l’ennemi », mais la commission exécutive, « prenant en considération les antécédents démocratiques du citoyen Girod », commua sa peine en dégradation civique, militaire et emprisonnement jusqu’à la fin de la guerre ; en fait, le comité de Salut public le libéra le 23 mai.
Girot parvint à se cacher un an chez un cousin, rue de Bagnolet, et s’enfuit à Genève en 1872 ; le 16e conseil de guerre le condamna par contumace, le 7 janvier 1873, à la déportation en enceinte fortifiée. Il fit une apparition en France la même année sans être pris et gagna la Belgique en février 1874 ; il était à Genève en 1875, à Paris en 1876, mais c’est en Belgique qu’il apprit l’amnistie (1879).
Les indicateurs de police qui le suivaient notèrent : « Moralité et conduite bonnes. En politique, il est resté ce qu’il était en 1871. »
Girot rentra en France et demanda, en 1881, une indemnité pour les dommages qu’il avait subis à Reims en 1851, au 2 décembre : on lui objecta que, « ne possédant rien, il n’avait rien pu perdre ! » mais on lui accorda cependant un dédommagement.
SOURCES : Arch. Nat., BB 27. — Arch. PPo., B a/1096 et listes de contumaces. — P.V. Commune, op. cit., séance du 19 avril, annexe II. — J.O. Commune, 20 avril. — Laronze, Histoire de la Commune, op. cit., p. 527. — Arch. Gén. Roy. Belgique, dossier de Sûreté, n° 276005 (en 1880). — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.