GOBERT Anne [née COLLOT Anne]

Née le 22 janvier 1823 à Veilly (Côte-d’Or), morte le 17 août 1887 à Paris (XIVe arr) ; journalière ; communarde, déportée en Nouvelle-Calédonie.

Fille d’un manouvrier, elle était mariée à Alphonse, Louis Gobert et était mère de deux enfants. Elle avait été condamnée, le 25 avril 1849, à six mois de prison pour vol, et, le 25 novembre 1871, à 5 francs d’amende pour blessures par imprudence parce que son chien, atteint d’hydrophobie, avait mordu un jeune enfant.
Pendant la Commune de Paris, elle avait encouragé son mari à combattre comme sergent dans le 217e bataillon de la Garde nationale. Elle demeurait à Paris, 5, rue d’Alésia (XIVe arr.).

Quand, le 15 juillet 1871, les policiers vinrent arrêter son mari en fuite, celle-ci les traita « de canailles, d’assassins agissant au nom d’un gouvernement d’assassins, qui faisaient mourir de faim les honnêtes gens et les fusillaient ». Elle fut arrêtée le 22 mars 1872 et condamnée, le 10 mai suivant, par le 3e conseil de guerre, à la déportation simple pour « avoir, dans un mouvement insurrectionnel participer à un attentat dans le but d’exciter la guerre civile, d’avoir outragé par paroles et menaces des agents dépositaires de la force publique dans l’exercice de leurs fonctions et d’avoir proféré publiquement des cris séditieux ». Elle fut embarquée dans la rade de l’île d’Aix le 10 août 1873 sur la Virginie et arriva le 8 décembre suivant en Nouvelle-Calédonie.

Sa peine fut commuée, le 27 juin 1876, en six ans de détention. On la disait « travailleuse », « économe », de faible constitution. Sa peine étant expirée, elle rentra le 25 octobre 1878 par le Tage.
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Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article60551, notice GOBERT Anne [née COLLOT Anne], version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 6 août 2021.

SOURCES : Arch. Min. Guerre, GR 8 J 21 (442) et GR 8 J 51 (1437). — Arch. Nat, BB 24/776, n° 10.384, BB 27. — ANOM, COL H 76. — Arch. Paris V4E 7097 (2726). — Arch. Dép. Charente-Maritime, 1 Y art. 253, état nominatif des femmes condamnées, embarquées sur La Virginie, dressé le 9 août 1873 par M. Bardinet, directeur des prisons des deux Charentes. — Notes d’Alain Dalançon, Louis Bretonnière et de Pierre-Henri Zaidman.

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