LIÉNART Pierre [LIÉNART Roger, Pierre]

Par Michel Gorand

Né le 31 janvier 1907 à Besançon (Doubs), mort le 6 décembre 2000 à Veaugues (Cher) ; inspecteur divisionnaire puis ingénieur ; secrétaire général (1946-1952) puis président (1953-1958) de l’Union fédérale des cadres cheminots CFTC ; président du syndicat CFTC puis CFDT des cadres supérieurs (1953-1968) ; vice-président de la Fédération des cheminots CFTC (1945-1956) ; membre du Conseil supérieur des transports à partir de 1948 ; membre du Conseil économique et social (1947-1964).

Ses parents tenaient une épicerie à Besançon (Doubs), mais Pierre Liénart n’avait que sept ans lorsqu’il perdit son père. Il suivit trois années d’enseignement secondaire, prépara les Arts et métiers et devint ingénieur, issu de la promotion 1925 de l’École de Chalons. Catholique pratiquant, il milita à la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) et adhéra naturellement à la CFTC. Il entra au PLM au service Voie et Bâtiments le 1er mars 1931 et à la création de la SNCF fut muté en 1938 à la direction des Installations fixes puis au Service technique central (ancêtre des Études générales), le 1er septembre 1939. Mobilisé dès le lendemain comme lieutenant au 5e Régiment du génie, il fut chargé en mai et juin 1940 de la destruction d’ouvrages d’art, ce qui lui valut une citation à l’ordre de la division et la croix de Guerre. Pierre Liénart reprit ses fonctions le 1er septembre 1940, fut chargé des problèmes de mécanographie et prit ultérieurement une part active à la mise en exploitation du premier grand ordinateur (Gamma 60 de Bull) de la SNCF.
Il était inspecteur divisionnaire dans les services techniques de la direction générale de la SNCF lorsqu’il devint vice-président de la Fédération des cheminots CFTC en juin 1945. Pierre Liénart fut élu au bureau fédéral, au titre des cadres, lors du congrès fédéral de mai 1946. Depuis le 28 avril 1946, date du congrès constitutif de l’Union fédérale des cadres (UFC), il était le premier secrétaire général de cet organisme qui remplaça la commission des cadres, et responsable du bulletin des cadres qui parut à partir de 1946, car la communication était un point fort de son action. C’est Pierre Liénart qui présenta le rapport moral de l’UFC au congrès annuel suivant, lequel devait avoir lieu en novembre 1947 mais qui fut reporté, pour cause de grève des cheminots, en février 1948.
À partir de 1953, il devint président de l’UFC et créa le syndicat des fonctionnaires supérieurs, qu’il présida jusqu’au 8 octobre 1968. Dans le bulletin d’information de la CFTC aux cadres supérieurs, il expliqua les rapports entre syndicalisme et politique en janvier 1959, les positions CFDT en matière de politique des transports en juillet 1967. Réélu président de l’UFC aux congrès de mars 1956 et de mars 1958, il fut parallèlement réélu vice-président de la Fédération des cheminots CFTC à tous les congrès fédéraux de 1948 à 1956. Lors du congrès fédéral de mai 1952, dans son intervention au nom des cadres, il insista « sur le caractère de Fédération d’industrie de notre organisation et soulign[a] l’efficacité de cette structure sans méconnaître que la cohabitation des cadres et des exécutants dans une même organisation pose des problèmes, mais présente d’incontestables avantages pour tous ». Au congrès fédéral de 1956, Pierre Liénart souligna « que l’apparition de l’électronique conduira à de nouvelles réductions d’effectifs ».
Il fut désigné au Conseil supérieur des transports, mis en place par l’arrêté du 3 mars 1948 suite à la loi du 3 septembre 1947, comme l’un des cinq représentants du personnel cheminot. Il siégea également au Conseil économique et social à partir de 1948 et fut remplacé par Paul Butet au début de 1964. Il termina sa carrière en novembre 1968 comme ingénieur principal hors classe, chef de la subdivision de traitement de l’information aux études générales SNCF, et se retira près de Sancerre (Cher).
Pierre Liénart, membre de la Société des ingénieurs des Arts et métiers, présida cette société de 1968 à 1971. Il était chevalier de la Légion d’honneur.
Marié en juin 1935, il eut trois enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article6061, notice LIÉNART Pierre [LIÉNART Roger, Pierre] par Michel Gorand, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 24 mars 2012.

Par Michel Gorand

SOURCES : Archives CFDT. — Le Cheminot de France. — Notes de Georges Ribeill. — Communication documentée de la fille du militant, 2002.

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