GROS Gabriel

Par Michel Thébault

Né le 25 mars 1843 à Saint-Priest-la-Feuille (Creuse) ; maçon de la Creuse ; garde national de Paris ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.

Gabriel Gros était le fils de Pierre Gros cultivateur âgé de 36 ans et de Marie, Jeanne Bétoule âgée de 33 ans, domiciliés au village de Larebeirolle, commune de Saint-Priest-la-Feuille. Il fut orphelin à six ans au décès de sa mère le 29 décembre 1849. Son père se remaria le 10 mai 1855 avec Marie Vaugelade (née à Saint-Pierre-de-Firsac, Creuse le 29 février 1821). Au recensement de 1866 de Saint-Priest-la-Feuille, Gabriel Gros, maçon, demeurait avec ses parents à Larebeirolle. En 1871, célibataire âgé de 28 ans, il était maçon à Paris, maçon de la Creuse, migrant saisonnier venant travailler sur les chantiers parisiens. Il était domicilié, 94 rue d’Asnières dans le quartier des Batignolles (XVIIe arr.).

La plupart des chantiers étant arrêtés en 1871 à Paris, beaucoup de migrants, en particulier des maçons de la Creuse comme Gabriel Gros, s’engagèrent, comme les ouvriers parisiens, dans la Garde nationale par conviction politique et faute de travail (les gardes percevaient une solde de un franc cinquante par jour). Il devint garde dans 257e bataillon de la Garde nationale de Paris appartenant à la XVIIe Légion du XVIIe arrondissement.

Il fut incarcéré dans l’attente de son jugement dans le secteur de Rochefort, sur l’île d’Oléron au fort des Saumonards (commune de Saint-Georges-d’Oléron, Charente-Maritime). Il fut ensuite ramené en région parisienne et traduit devant un Conseil de guerre et condamné à Vincennes le 15 mai 1872 par le 23e Conseil de guerre, reconnu coupable « de port d’armes apparentes étant revêtu d’un uniforme dans un mouvement insurrectionnel et d’avoir fait usage de ses armes ». Condamné à la déportation simple, il embarqua le 1er octobre 1872 sur le transport à vapeur Le Var et parvint en Nouvelle-Calédonie le 9 février 1873. Il fut débarqué et interné à l’île des Pins le 17 février. Le 14 mai 1874, il fut conduit à Uraï, au nord de Nouméa où l’administration coloniale souhaitait développer des centres agricoles, autorisé à y habiter définitivement. Mais début novembre 1874 un rapport de l’administration pénitentiaire indiqua que Gabriel Gros était « enclin à la paresse et peu disposé à cultiver la terre ». Suite à ce rapport, le 17 novembre 1874, son autorisation à résider sur la Grande terre fut révoquée et il fut ramené à l’internement de l’île des Pins. Sa peine fut commuée, en 1878, en résidence obligatoire, puis remise à la suite du décret du 15 janvier 1879. Il partit pour la France sur La Vire, le 29 juin 1879.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article61014, notice GROS Gabriel par Michel Thébault, version mise en ligne le 13 juin 2022, dernière modification le 13 juin 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Creuse (état civil, recensement). — Arch. Nat., BB 24/823. — Arch. PPo., listes d’amnistiés. — Jean-Claude Farcy, La répression judiciaire de la Commune de Paris : des pontons à l’amnistie (1871-1880). — Stéphane Trayaud, Oubliés de l’Histoire, les Limousins de la Commune de Paris, Mon Petit Éditeur, 2012. — Pierre Urien, Les communards creusois et la vindicte versaillaise, Mémoires de la Société des Sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse (SSNAH), 1993. — Site internet Les Maçons de la Creuse, annuaire général. — Note de Louis Bretonnière.

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