Né vers 1840 au Villard (Saône-et-Loire) ; ajusteur-mécanicien ; adhérent de l’AIT ; participant à la Commune de Lyon.
Il devint par la suite publiciste et courtier en librairie (Arch. PPo., B a/434, rapport du 28 décembre 1875).
En dépit de ses dénégations devant le juge d’instruction chargé de l’affaire de l’envahissement de l’Hôtel de Ville de Lyon — le 28 septembre 1870, sous la direction de Bakounine — Guérin semble bien avoir été membre d’un groupe de l’Internationale et avoir participé aux réunions tenues chez Gaspard Blanc, 8, rue Madame, à Lyon, au cours desquelles se préparait le coup de main du 28. Il y participa, puis, après l’échec, s’enfuit à Grenoble où il fut arrêté. A. Richard, dans une lettre à Busque, le qualifie ainsi : « ancien membre de l’Internationale, socialiste dévoué et résolu » (Gazette des Tribunaux, 13 septembre 1871).
Venu de Lyon à Grenoble (Isère) en octobre 1870, il anima, au printemps de 1871, l’Association républicaine, composée surtout d’ouvriers et qui s’opposa parfois à la Société républicaine pour la Défense nationale dont les membres, que Guérin qualifia d’« orgueilleux » et d’« aristocrates », étaient des bourgeois.
Le 16 avril 1871, il dirigea les manifestations de Grenoble pour empêcher le départ pour Versailles d’un train de munitions — qu’on ne trouva pas. La foule fut ensuite dispersée par la troupe.
Les 10 et 11 août, il comparut devant la cour d’assises de l’Isère avec six autres manifestants. Tous furent acquittés : Jean Baugé, Alexandre Bourgeat, Pierre Guérin, Antoine Morand, Hippolyte Poulat, Augustin Roussi, Jean-Louis Sève.
Un certain Guérin Pierre, né en 1839, représentant de commerce, proscrit, vivait à Genève en 1879. Il y a sans doute identité.
SOURCES : Gazette des Tribunaux, 13 septembre 1871. — Enquête parlementaire sur l’insurrection du 18 mars 1871. — Arch. Dép. Rhône, série R, 1er conseil de guerre, 1870-1871, envahissement de l’Hôtel de Ville. — Arch. fédérales Berne. Flüchtlinge, carton 53, cote actuelle.