GUÉRINIÈRE A.

Communard, militant en exil aux États-Unis.

Après avoir participé à la Commune de Paris, il se réfugia à New York.
Proche de la mouvance blanquiste, il fut élu membre de la commission de contrôle du Socialiste en octobre 1872. Il ne semble pas avoir été spécialement actif au niveau de l’organisation de la souscription en faveurs des veuves et orphelins des combattants de la Commune (en dehors d’un versement de $1 à titre personnel), mais il fut en revanche nommé secrétaire des séances lors de la constitution du premier bureau du Groupe Révolutionnaire Socialiste International (GRSI) le 5 janvier 1873.

Sa présence est en outre attestée cette même année au banquet de commémoration du 18 mars à New York, au cours duquel il porta un toast aux martyrs de la Commune, s’exprimant dans les termes suivants :
« (...) je porte un toast à la vengeance des martyrs de la Commune et de tous ceux qui, dans le passé, ont succombé en défendant les droits du peuple. Je n’entends pas, par vengeance, de stériles représailles ; mais le triomphe, à quelque prix que ce soit, de l’égalité sociale. L’idée d’une révolution pacifique n’est qu’une illusion énervante et funeste, car le loup et le tigre lâcheraient plus tôt leur proie devant les supplications du berger que la bourgeoisie ne se laisserait persuader de renoncer à ses privilèges.
« Pénétrons-nous bien de cette vérité que jamais, dans aucun temps, dans aucun pays, le peuple n’a obtenu satisfaction qu’en versant des flots de sang (sic).
« La revendication doit s’effectuer par les mêmes moyens que l’oppression — on nous opprime par le fer et le feu. Que ceux qui se sentiraient faiblir devant la grandeur de la tâche se rappellent les femmes et les enfants de nos frères tués, déportés, ou exilés. (...) Rappelons nous sans cesse que dans cette société, que nous nourrissons de nos sueurs et défendons de notre sang, et qui n’a pour nous que haine et dédain, nos enfants sont voués à l’abrutissement de l’ignorance, de la misère, du travail forcé, sinon au bagne, au canon et à la prostitution. Et si ces souvenirs ne suffisaient pas à entretenir en nous cette haine sacrée de la société actuelle, c’est que nous serions plus abjects que l’abjection dans laquelle nous vivons. Aussi déclarons-nous accepter, dans toute leur étendue, la solidarité des actes les plus énergiques de la Commune et du Comité de salut public. »

Après l’échec et la désagrégation du mouvement révolutionnaire au printemps 1874, il resta un fidèle lecteur du Bulletin, versant $1 à la souscription de ce journal en juillet 1874 et figurant toujours sur la liste des abonnés l’année suivante.
Sa trace se perd ensuite définitivement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article61130, notice GUÉRINIÈRE A., version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 19 août 2019.

SOURCES : Arch. PPo, Ba/435, rapport du consul de France en date du 4 avril 1873. — Le Socialiste et le Bulletin de l’Union républicaine, passim. — M. Cordillot, « Les blanquistes à New York », art. cit. — Notes de M. Cordillot.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable