LOQUET Joseph

Par Jean-Pierre Bonnet, Guy Decamps et Madeleine Peytavin

Né le 31 août 1912 à Fontaine La Louvet (Eure) ; mécanicien ; secrétaire du syndicat CGT des cheminots d’Orléans-les-Aubrais (Loiret) ; délégué du personnel ; révoqué en 1953 ; conseiller municipal communiste d’Orléans.

Après un apprentissage à Bernay, Joseph Loquet travailla dans un garage Peugeot et aux usines Renault à Billancourt. Pour éviter le chômage, il devança l’appel en 1932. Il revint du service militaire en 1934 et trouva du travail dans une société de transport rapide à Bernay puis à Orléans, puis fut embauché par la Compagnie du Paris-Orléans le 6 février 1937 au dépôt d’Orléans.
Il était adhérent à la CGT depuis 1930 et y militait activement jusqu’au moment où cette organisation devenue illégale. Il choisit la lutte clandestine dès 1940 et organisa la CGT clandestine sur l’agglomération orléanaise. Il rejoignit le groupe FTPF « Chanzy » qui contribua à la libération de la ville.
À la Libération, Joseph Loquet devint délégué du personnel et fut élu secrétaire général du syndicat CGT d’Orléans-les-Aubrais. Il fut actif dans les grèves de 1947 et lors des grèves d’août 1953 il incarna le refus des réquisitions, ce qui lui valut la révocation le 15 août 1953. Pendant deux ans, il vécut grâce à la solidarité qui lui permit de monter un garage de cycles à Montargis (Loiret), qu’il quitta en 1974 pour prendre sa retraite à Thiberville (Eure). Il ne réintégra la SNCF qu’en 1981 après la loi d’amnistie, ce qui donna à ses camarades l’occasion de fêter son départ à la retraite alors qu’il était âgé de soixante-neuf ans.
Sur le plan politique, Joseph Loquet avait adhéré au Parti communiste dans la Résistance et avait été élu conseiller municipal sur la liste d’Union de la Résistance à Orléans, mandat qu’il conserva jusqu’en 1957, date à laquelle il quitta le département du Loiret.
À la suite de sa révocation, Joseph Loquet avait connu des moments difficiles sur le plan personnel (un divorce) et sur le plan professionnel (l’impossibilité de se faire embaucher pour un militant aussi « repéré »). Il quitta alors l’Orléanais pour la Normandie où il travailla dans son magasin de cycles. De retour à Thiberville en 1974, il fut élu conseiller municipal puis président de l’Association des fils d’argent.
On le retrouve en 1981 à la section des retraités CGT de Lisieux (Calvados).
Joseph Loquet s’était marié le 9 octobre 1934 avec la fille d’un cheminot du PO. De cette union naquirent cinq enfants. Il se remaria en 1960 à Montargis.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article6115, notice LOQUET Joseph par Jean-Pierre Bonnet, Guy Decamps et Madeleine Peytavin, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 13 mai 2012.

Par Jean-Pierre Bonnet, Guy Decamps et Madeleine Peytavin

SOURCES : Tract du syndicat des cheminots d’Orléans (13 novembre 1981). — Les Aubrais concernant la réintégration de Joseph Loquet. — Note du 8 novembre 1998 de Marceau. — Témoignage recueilli par Guy Decamps le 24 mars 2004 à Thiberville en présence de Jocelyne (une fille de Joseph Loquet), Christian Perraud, secrétaire du syndicat de Lisieux, d’Édouard Hebert, secrétaire de la section des retraités de Lisieux.

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